Les Chants de Loss, le Jeu de Rôle
Coutumes & lois

folklores & quotidien des lossyans part 1 sur 3

De la vie à la mort, folklores, habitudes et quotidien des lossyans, partie un sur trois.

Au risque de me répéter, il y a une pléthore de peuples différents autour des Mers de la Séparation. Quinze pour les principaux, mais si on les dénombre tous en prenant certaines sous-cultures et peuples isolées, on explose ce chiffre. Et ce serait donc autant de coutumes, de modes de vie, de légendes, de folklores et de rites à traiter et raconter. Un défi, en tout cas pour une présentation générale.

Nous allons donc nous intéresser à ce qui réunit les lossyans plutôt que ce qui les différencie dans ce domaine. La référence est donc toujours celle des peuples Conciliens : les cultures sous l’influence de l’Eglise depuis un millénaire. Ce qui est logique : 80% des lossyans sont du culte du Concile Divin, qui tolère fort peu toute autre forme de croyance que la sienne et selon les endroits, chasse peu ou prou à vue tout individu professant publiquement une autre croyance.

Nous allons trier par thème : la mort, la naissance, les hommes et les femmes, l’enfance, le travail, la nuit, les repas, les étoffes et les modes vestimentaires, les esclaves, les phénomènes célestes, le calendrier, etc… Coutumes, modes de vie, rites et folklore se confondent bien trop pour pouvoir parfois les différencier. Ce sera nettement plus aisé, et intéressant, de parler des grands sujets de la vie des lossyans, pour voir ce qu’ils croient et ce qu’ils font.

1- La  mort, le voyage des âmes, & les rites funéraires

Pour les lossyans la mort n’est pas une chose qui se fuit ou se renie. Tout le monde meurt : c’est le destin de toute vie. Et avec une espérance de vie moyenne de 38 ans et une assez forte mortalité infantile, malgré une médecine qui parfois peut faire des prodiges, les lossyans y sont tous confrontés et dès l’enfance.

Le regard à la mort :

Donc, les lossyans ne craignent pas du tout la mort comme nous, habitants de l’Occident du 21ème siècle. Ils la voient souvent : elle s’invite dans leurs foyers, les fauche dans leurs cités, les frappe au coin des forêts, ou prends son dû au gré des caprices de la mer. Si en avoir peur n’est pas rare, quelque part, tout le monde s’attend à la subir. Epidémies, maladies graves, accidents, décès infantiles, guerres et ravages sont le lot de la vie. On en parle sans fard, on admet qu’elle peut frapper demain et on considère donc de manière bien plus relative la valeur de sa propre existence et de la vie des autres. Il faut bien mourir un jour et parfois, il est bon de choisir le jour de mourir.

Ce qui fait aussi que les lossyans respectent la vie, et évitent de donner la mort gratuitement. Il y a bien assez de moyens de défunter pour ne pas en rajouter par des actes barbares, stupides, ou inconsidérés. D’un autre coté, la mort leur étant plus commune, ils sont aussi plus aptes à prendre la décision de la donner par charité, ou nécessité. Pas plus pour un homme libre que pour un esclave ou un animal, le lossyan ne trouve vraiment choquant d’abréger une vie pour mettre fin à des souffrances. Et si tuer un adversaire si on a une alternative raisonnable leur parait déshonorant, ils le feront si c’est nécessaire.

Que devient le lossyan à sa mort ?

Les hommes sont venus sur Loss depuis les Etoiles ; à leur mort, c’est vers les étoiles que retourne leur âme. Le ciel de Loss est plongé dans une immense voie lactée très brillante de millions et de millions d’étoiles. C’est pour eux dans cette voute stellaire que résident leurs parents, leurs ancêtres et leur proches. Mais pas tout le monde.

Loss est souvent percutée par des météorites et strié de pluies d’étoiles filantes. Ce sont les âmes qui ont tentés de s’élever et chutent depuis les astres. Plus une âme a manqué de vertus, plus le poids de ses péchés immoraux et de ses crimes est pesant, la faisant chuter d’autant plus fort. Ainsi, pour les lossyans une météorite s’écrasant sur Loss est le signe qu’une âme chargé de crimes et de péchés est retombé au sol, incapable de rejoindre les étoiles. Et si elle provoque des désastres et des morts -cela reste fort rare, mais c’est arrivé- c’est qu’elle était si hantée de haine et de revanche qu’elle a souhaité susciter ses derniers maux avant l’anéantissement.

Il y a donc en l’espèce pour les lossyans une forme de paradis. Les âmes des morts veillent sur les vivants depuis les cieux et éclairent la nuit. Mais pas d’enfer. L’enfer, c’est la fin, le néant, la disparition de l’âme immorale et pécheresse. Etre effacé comme si on avait rien laissé derrière soit à sa mort est un concept effrayant pour les lossyans.

Les lossyans ne décrivent pas le paradis. Le Concile parle de la voute céleste seulement comme le lieu où les âmes des morts vertueux veillent sur les vivants, au pied des trônes du Concile Divin. Les plus brillantes étoiles sont celle des anciens dieux et des esprits, qui veillent eux aussi sous la sage autorité du Concile. Mais cette dernière version est fort peu déclamée ou usitée publiquement, même si c’est dans un des Dogmes de l’Eglise. Le Concile ne renie pas les anciens dieux, il en interdit le culte public et la dévotion. Mais il tend à les faire disparaitre et les effacer.

Les lossyans considèrent qu’une fois qu’ils sont asservis, leurs esclaves ne pourront pas accéder à une place dans les Etoiles. L’asservissement renie l’Honneur de celui qui est désormais esclave : il ne peut plus le défendre, ni le réclamer. Etant une possession, son honneur appartient à son maitre, comme tout ce qu’il est. Ainsi, défait de l’une des Trois Vertus, il ne peut briguer aucune place dans la voute céleste.  C’est pour cela qu’il est rare que les lossyans usent de leurs rites funèbres quand un esclave décède. Il sera souvent enterré dans un coin, voire jeté aux ordures pour être dévoré par les toshs.

Mais cela a aussi donné lieu à une coutume, peu répandue mais fort respectée : quand un esclave est proche de la mort, son maitre l’affranchit, avec cette phrase rituelle : « je te rends ta liberté, et ton honneur, puisse les ancêtres te donner place dans les Etoiles. » Ainsi donc, le laissant à son dernier souffle ou abrégeant ses souffrances, le lossyan rends à l’esclave ce qui constitue aux yeux des lossyans son humanité : ses Vertus. Et une chance d’atteindre ainsi sa place dans les Etoiles.

Les rites funéraires :

Les rites funéraires sont nombreux sur Loss. Difficile de donner une norme, même au sein des peuples Conciliens. Mais les lossyans considèrent que pour que l’âme puisse rejoindre les Etoiles, elle doit y être aidée et encouragée afin de faciliter son ascension. Le corps représente alors à leurs yeux un fardeau pour le défunt, qui risque de souhaiter y rester agrippé et devenir un fantôme, ou pire un moroï, un mort-vivant qui hantera le monde, faute de pouvoir s’élever.

Les étéocliens, les hégémoniens, les habitants des Cités-Unies et les teranchens pratiquent la crémation. Le défunt est mis sur un bûcher funéraire et les restes sont éparpillés par le vent une fois qu’il ne reste que des cendres. Les étéocliens bâtissent cependant des autels, voir de véritables mausolées familiaux qui abritent alors les biens et souvenirs matériels les plus symboliques des défunts, et où ils viennent se recueillir dans des cérémonies festives. Dans l’Hégémonie, la seule exception partielle à la crémation sans monument funéraire concerne les Prophètes et certains Cardinaux, pour qui on bâtit de véritables temples pour honorer leur mémoire.

Les Athémaïs pratiquent eux-aussi la crémation, mais partielle. Ils brûlent les corps et prélèvent ensuite os et cendres, qui sont alors mis en urne. Celles-ci sont conservées dans chaque maison et quand une famille bâtit une nouvelle demeure ou y emménage, l’urne est scellée dans les fondations ou les murs de la maison familiale. Ils conservent donc ces urnes longtemps. Leur contenu est parfois transvasé dans une urne familiale réunissant les restes de tous les défunts de la famille, qui est alors l’objet de convoitises entre ses membres.

Les Hemlaris, comme les Dragensmanns enterrent leurs morts. Mais si ces derniers ont donc des cimetières et sanctuaires, la crémation est aussi un de leurs rituels, uniquement réservé aux hommes morts au combat. Quant aux Hemlaris, deux ans environ après la mise en terre, ils ouvrent les tombes dont ils prélèvent les ossements, qui seront alors déposés avec soin et art dans des catacombes. Chaque village a la sienne, mais aussi chaque grande famille aristocratique. Chaque cité a sa nécropole.

Il y a encore de nombreux autres rites funéraires : les San’eshe livrent leurs morts à la nature sauvage, le corps déposé sur une hauteur aux charognards. Les Ereh’beïm enterrent leurs morts en commun sous des sanctuaires sacrés, et les Jemmaïs font des tombes pour chacun de leurs défunts, y compris, fait rare, les enfants en très bas âge.

Dans les cultures conciliennes, et surtout chez les Etéocliens, et à Armanth, il est courant que toute maison est un petit autel dédié à ses ancêtres. C’est le plus souvent une petite alcôve de la pièce à vivre. A ses pieds, on y dépose offrandes simples et souvenirs des défunts, que ce soit un bibelot ou bijou, mais aussi des portraits pour les familles les plus riches ou traditionnalistes.

Enfin, on ne pratique pratiquement jamais ces rites funéraires, qui impliquent souvent cérémonies religieuses, fêtes, veillées et venues de la famille et des proches, pour les enfants âgés de moins de trois ans et les mort-nés. La plupart des lossyans considèreraient comme déplacé et indécent de le faire. Tant qu’un enfant n’a pas passé trois ans, les lossyans considèrent qu’il n’a pas de vertus, et pas plus d’humanité que n’en aurait un esclave ou un animal. Malgré le fait qu’on tende à chérir les enfants sur Loss, la mortalité infantile assez élevée a imposé cette coutume. Cela permet d’éviter de devoir endurer le deuil d’un événement bien trop courant. L’enfant sera donc inhumé ou incinéré de manière discrète et intime et ses cendres laissés au vent. Tout juste pendant deux ou trois semaines, au plus, la famille aura-t-elle placé sur sa porte une bande d’étoffe noire pour prévenir les visiteurs que les résidents portent un deuil.

2- Les Hommes et les Femmes, la Famille et le Nom

Avant de poursuivre, il faut rappeler que l’un des Trois Vertus, l’Honneur, représente pour les lossyans la terre, les racines et la famille.

Pour un lossyan, son identité est indissociable de sa famille et des siens. Un homme sans famille est dénué de protection, de refuge, de foyer. Sur Loss, cela veut dire qu’il doit survivre seul et, au premier grave problème de santé, qu’il ne peut compter sur personne. Et, pire que tout, une fois vieux, il mourra seul sans personne pour pratiquer les derniers rites funèbres.

La famille :

La notion de famille est assez large pour un lossyan en général. C’est le plus souvent ses parents et grands-parents, ses enfants, son mari ou épouse et ses frères et sœurs et leur famille. Mais ce peut être aussi leur confrérie de métier et les liens qui les unissent à leurs frères et sœurs de la même profession. Il n’est ainsi pas rare qu’un lossyan appelle un de ses amis proches « mon frère », et considère ce lien comme en effet fraternel. Un apprenti peut appeler son maitre « père » et le considérer ainsi comme tel. L’adoption familiale n’est que rarement affaire de papiers mais plutôt de principes, d’honneur et d’affection mutuelle. C’est ainsi qu’elle est alors reconnue par la société.

La société lossyane concilienne est patriarcale, bien que ne soit pas forcément la norme dans les cultures qui en sont pas sous le joug de l’Eglise. Mais la plupart du temps, le chef de famille est le père ou le grand-père (rappel : c’est rare, mais certains lossyans dépassent le siècle de vie en bonne santé grâce aux symbiotes). Les pouvoirs sur sa famille sont assez étendus, même si la coutume du pouvoir absolu sur les siens s’estompe d’autant que l’on descend vers le Sud et Armanth.

Mais pour un lossyan, ce sont le plus souvent les hommes qui décident. Les femmes doivent se cantonner à donner avis, point de vue et conseils, tandis que ce sont les hommes qui ont l’autorité et le pouvoir de trancher la décision finale. Dans les cadres les plus traditionnalistes, la femme n’a tout bonnement même pas le droit de discuter ou contester une décision, voire de donner son avis. Plus on va vers des régions progressistes, plus les femmes sont écoutées, considérés et respectés, et moins il est rare que des femmes soient reconnus chef de famille. Mais cependant, par coutume, si une femme dirige une famille, elle ne se présentera pas publiquement sous ce rôle sans un représentant masculin qui serve de caution à son rang : son époux, son fils, un de ses frères, par exemple.

Le seul cas unique qui fasse exception est celui des Femmes d’Epées. Encore que ces dernières préfèreront tout de même avoir une caution masculine, elles peuvent s’en passer, dans la mesure où elles s’affichent en armes, souvent vêtues à la masculine, et prêtes à prouver leur Honneur du bras et de l’épée.

Les noms :

Les lossyans tiennent à leur nom : celui de leur famille, et leur prénom. Ils ne voient cependant pas la nécessité de déclarer leur nom de famille quand ils se présentent. La notion de « prénom » n’est pas la même que la notre. Ce qui identifie un lossyan dans ses relations et sa vie de tous les jours, que ce soit avec ses proches ou professionnellement, c’est son prénom avant tout. C’est lui qui importe.

Le nom de famille est plutôt employé en conjonction avec le nom de son village, de sa ville ou de sa confrérie dans le but de déclarer son identité complète à des inconnus en cas de nécessité. Ou pour déclamer son honneur familial devant une offense ou face à l’ennemi.

Donc les lossyans sont connus par leur prénom de naissance, et éventuellement un surnom. Le nom de famille est peu usité. Les prénoms sont très nombreux et variés, mais n’ont que rarement de symbolisme. Ce dernier est réservé aux surnoms, qui ne sont pas tous des adjectifs ou des titres, mais parfois forment un nom composé, dans ce cas-là ayant une référence symbolique, folklorique ou mythologique.

Les enfants de moins de trois ans, et les esclaves n’ont pas de « nom ». Les lossyans, comme nous en avons parlé plus haut, les considèrent comme étant dépourvus de Vertu d’Honneur et donc pas véritablement « humains ».

Pour les enfants, il s’agit surtout de coutumes destinés à accepter le risque élevé de mortalité infantile, et donc, de ne pas leur accorder une trop grande place dans la société tant qu’ils n’ont pas passé le cap risqué des trois ans. Même si mourir de maladie, ou d’accident par la suite reste encore tout à fait présent.

Pour les esclaves, c’est simplement parce que leur nom, comme le reste, ne leur appartient pas. On donne aux esclaves des noms symboliques et représentatifs, qui peuvent changer de propriétaire en propriétaire, voir au gré de l’humeur des maitres, et il est rare que ceux-ci conservent leur nom d’origine.

Le nom des enfants, même s’il est choisi à leur naissance, et utilisé immédiatement, leur est donc donné officiellement au cours d’une fête cérémoniale et joyeuse à leur troisième anniversaire. Le plus souvent cette cérémonie de baptême a lieu dans le cadre des temples du Concile ou avec un ordinatori pour bénir l’événement mais ce n’est pas systématique. Et le nouvel enfant nommé est alors présenté publiquement à tous sa famille et aux proches.

Les unions et le mariage :

Les lossyans ont une grande affection et un intérêt notable aux contes, récits et œuvres théâtrales et musicales sur le thème de l’amour et de la romance. Mais en règle général, pour eux, « l’amour, c’est pour les enfants ». Le sentiment amoureux n’est pas quelque chose de mauvais en soit, mais il tend à rendre puérile, déraisonnable et plus grave encore, peu soucieux de l’honneur.

Les lossyans ont donc avec ce sentiment un rapport prudent et mitigé. Il a tendance à provoquer drames et catastrophes selon eux, et dans la mesure où tout le monde le considère bel et bien ainsi, et que les mariages sont plus affaires d’alliances de familles et de transactions, parfois prévus dès l’enfance des futurs époux, il s’avère que c’est souvent le cas.

Les lossyans de culture concilienne sont en règle générale monogames. Chez les étéocliens, les mariages ne sont pas une affaire religieuse, et même si certains demandent la bénédiction d’un prêtre, ils ne font pas appel à l’Eglise et ses temples. Seuls les plus grands mariages parmi l’aristocratie, et les dirigeants des cités font ainsi donc exception, mais surtout pour des raisons de prestige. Par contre, tous les mariages sont fêtés publiquement, lors de festivités familiales qui le plus souvent regroupent toute la communauté locale : les familles, les voisins, les amis. Personne ne vient les mains vide, aussi bien pour participer au banquet, qu’offrir au couple de quoi commencer leur installation.

La coutume est assez similaire chez les athémaïs, et à Armanth, mais ici, elle est chapeautée par de vielles coutumes et superstitions chargés de bénir l’union et lui porter chance et bonheur. La cérémonie d’union et le vœu du mariage sont le plus souvent fait dans un espace consacré face à la mer, par un ancien ou une ancienne connaissant les rites ancestraux. On ne demande jamais la participation de l’Eglise. Les ordinatori évitent d’ailleurs d’y assister, même si ces rites sont tolérés par le Concile.  Le plus souvent les époux sont gardés isolés de toute leur famille et de leur futur conjoint pendant trois jours, avant le moment ultime de la cérémonie. C’est uniquement leur parent le plus proche qui veille avec eux. La coutume veut que l’épouse soit voilée, pour qu’elle ne puisse voir plus loin que ses pieds le temps de la cérémonie. Mais parfois cela dure pour toute la fête qui suit, la femme devant se laisser, presque aveugle, guider par son nouvel époux pour la journée. La fête de mariage est tout aussi joyeuse et enthousiaste, et débordante de présents, que celles d’Etéocle.

En général les mariages sont festifs, et l’occasion pour tout le monde de passer un bon moment qui soude familles et communautés. Après ce rituel changent énormément selon les lieux, les régions les villes, et même les principes de la monogamie ne sont pas toujours respectés, surtout dans l’Hemlaris, où les héritiers des plus grands clans et de la famille impériale collectionnent épouses, concubines et esclaves, parfois tant mêlés qu’on aurait du mal à faire la différence.

En théorie, un mariage est à vie, sauf si l’époux, selon les principes du Concile, répudie son épouse (ou l’asservit ou la tue… oui, il a le droit, aussi déshonorant et risqué que ce soit). Et c’est clairement ainsi que cela se passe du côté de l’Hégémonie d’Anqiménès et pratiquement pareil dans l’Empire d’Hemlaris. Il y a un peu plus de souplesse avec ces principes dans les Plaines d’Etéocle, et dans les cultures des archipels des Mers de la Séparation, mais une séparation des époux reste toujours difficile, dramatique et, en général, très mal vécu par tout le monde. La répudiation est d’ailleurs tout aussi mal vue chez les étéocliens, et les teranchen sauf si l’époux défend sur son honneur de bons arguments à sa décision. Et elle ne se fait pas sans un dédommagement au moins modique de l’épouse répudiée. La notion de divorce n’existe que dans l’Athémaïs, où elle est admise, bien que là encore mal vue. Mais une femme qui demande la rupture du mariage l’obtient en général, soit si elle a de bons arguments (violences conjugale, adultère, et autres déshonneurs de l’époux), soit en payant un dédommagement, si l’époux l’accepte.

L’héritage passe en général toujours par les enfants mâles, et se divise de manière inégale entre l’ainé et les autres fils.  Là où le principe du patriarcat est absolu, les filles n’héritent de rien, mais plus on va vers le Sud, plus elles reçoivent selon l’héritage une part, qui bien que modeste, est chargée de subvenir à leurs besoin au mieux. Pour les filles le fait est que la dot des promesses de mariages, qui parfois se font entre deux familles alors que les futurs époux sont seulement enfants, remplace l’héritage. Les mariages sont souvent des unions d’alliance et d’intérêt, et on bataille âprement, voire même avec juristes et experts-comptables, pour décider de la dot et des avantages et intérêts des deux parties. Pour rappel une dot est destiné au nouveau ménage qui se formera grâce au mariage. Mais l’homme étant le chef de famille, c’est lui et sa famille qui avant tout en aura l’usufruit.

Les hommes et les femmes :

Ce point ne peut vraiment pas se généraliser sur le monde de Loss, riche de quinze grandes cultures, sans compter les coutumes locales. Nous allons donc surtout nous intéresser aux généralités au sein des peuples Conciliens influencés par l’Eglise, et les informations qui suivent ne doivent donc pas être considérés comme absolues.

Pour l’Eglise du Concile et par conséquent pour les lossyans vivant sous le joug de ses Dogmes, l’homme, ici comprendre l’individu de sexe mâle, domine tout. Ce sont les hommes qui dirigent la famille et qui ont tout pouvoir sur celle-ci, selon un régime patriarcale strict qui donne littéralement droit de vie et de mort sur chacun de ses membres. Y compris et principalement les femmes. Il paraitrait impensable pour le lossyan traditionnaliste de culture concilienne qu’une femme de sa maisonnée ose même songer à l’idée de ne pas lui obéir aveuglement ou se rebelle à son autorité. Nous avons déjà mentionné que plus on va vers le sud et Armanth et sa société progressiste, plus ce principe tends à se modérer. Cependant, il y va de l’honneur de toute femme de ne jamais désobéir, tout du moins en public, à son époux ou son père. Une règle moins strictement respecté avec ses frères ou ses oncles, par exemple. Si dans le nord des Plaines de l’Eteocle, par exemple, ce serait inimaginable qu’une fille tienne tête à son frère, ça ne froissera pas vraiment qui que ce soit sur les côtes sud de la même région. Les régions les plus dures avec ces lois sont l’Hégémonie, l’Hemlaris, et les Cités-unis. Mais les peuples des Franges ne sont pas tendres non plus avec celles de leurs femmes qui osent les contredire. Alors que chez les Dragensmanns ou les Génnémons, par exemple, qu’une femme tienne tête à sa famille est totalement normal, bien que pas forcément sans conséquences.

Traditionnellement, une femme ne peut prétendre porter les armes ni défendre son honneur seule. La coutume la plus dure condamne même à de lourds châtiments la femme qui oserait se saisir d’une arme pour se défendre, voire porter la main sur un homme, même si celui-ci l’agresse. Le fait est que pratiquement partout dans les cultures conciliennes, on insistera que la place d’une femme est au foyer, loin de tout combat et qu’elle ne doit ni toucher aux armes, ni apprendre à se battre.

Ce qui n’empêche pas certaines d’entre elles de le faire. Ce sont les Femmes d’Epée et elles sont rares. Chez les Hégémoniens, ce ne sont que des ordinatorii de légions de l’Eglise et toute autre femme voulant défendre son honneur elle-même finira asservie ou suppliciée. Mais plus on se dirige vers le sud, plus on en rencontre, même si une Femme d’Epée reste toujours un spectacle peu commun, et qui rend les lossyans à la fois curieux et mal à l’aise. Nous parlons plus bas de leur cas, et de leur place dans la société.

Et pour toutes les autres femmes de Loss ? Hé bien la coutume et les lois ne sont guère en leur faveur en effet. Mais ce qui compense ce tableau assez triste est que pour la plupart des gens, une femme, bien que légalement inférieure en droits aux hommes, reste non seulement un individu faisant preuve de Vertus qu’il faut respecter, mais aussi un citoyen productif et indispensable. Sa force de travail est donc reconnue, et finalement, ce n’est que dans les plus hautes couches de la société que cette différence de traitement entre hommes et femmes se fait le plus sentir, là où on peut se passer de la force de travail des femmes, et donc de leur importance et de leur utilité.

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