Les Chants de Loss, le Jeu de Rôle
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Avertissement aux lecteurs et quelques mots des auteurs

Avertissement sur le contenu des Chants de Loss

J’aurais voulu ne pas avoir besoin d’écrire ces lignes. Mais on nous a souligné la nécessité d’un clair avertissement, que nous avons souhaité accompagner de quelques mots de mes co-auteurs et moi, Emilie Latieule et Alysia Loretan.

Les Chants de Loss, la saga des romans, comme le jeu de rôle, contiennent des sujets, des thèmes et des scènes explicites dans la violence, l’érotisme, le sexe, l’oppression et l’injustice. Le monde de Loss est cruel, sexiste, les hommes misogynes y sont légion, le système social s’est appuyé sur des lois patriarcales anciennes, discriminant la femme, qui ont été légitimisées par l’omniprésence de l’influence de l’Église du Concile Divin et, enfin, la quasi-totalité de ses peuples pratique l’esclavage et ne voit rien de choquant à considérer un être humain comme une propriété. Ce contenu fait partie intégrante de l’univers de Loss. Il est un des socles des sujets traités dans la saga des romans et le jeu de rôle, en plus d’une source d’intrigues, de drames, de contextes et de réflexion pour les pratiquants du jeu de rôle. S’il est présent, son objectif est aussi de susciter la réflexion du lecteur.

Ces thèmes peuvent heurter ou indigner certains lecteurs sensibles. Prenez donc alors garde de cet avertissement avant d’être bouleversé.

Quelques mots des auteurs sur les sujets de Loss

Alors, pourquoi ? Cette question, je considère souvent qu’elle trouve sa réponse d’elle-même, dans ce qui m’apparait comme des évidences que tout quidam pourrait comprendre par simple réflexion. Mais la réalité n’est pas si simple ; il faut une explication, la voici donc :

Je suis, comme mes co-autrices, une femme, féministe et humaniste. En tant que féministes et humanistes, pas forcément toutes les trois au même degré, nous savons ce que fut le combat qui mena à créer la société contemporaine relativement humaniste et raisonnablement féministe, dans laquelle vous vivez, et qui vous offre la liberté qui vous est si chère. Et qui est tellement, tellement récente. L’évidence première est que nous sommes tout à fait contre toute forme d’asservissement et de discrimination. Rien ne les justifie ou ne les excuse jamais. Plus que des crimes, ce sont les antithèses de l’humanisme.

Mais on oublie pourtant que, dans notre monde, l’idée que l’on ne peut pas disposer d’êtres humains comme de propriétés et marchandises est un concept très récent. La fin de l’esclavagisme en Occident n’a eu lieu qu’au cours de la seconde moitié du 19ème siècle et non sans mal. Dans les faits, même en France, les derniers esclaves furent libérés en 1963, aux iles Maurices ; malgré le fait que l’esclavage y fut aboli depuis 1835. Sans oublier enfin que l’actualité nous rappelle atrocement que cette notion, qui nous parait presque naturelle, ne l’est, et de loin, pas partout sur Terre de nos jours. Il reste à l’heure actuelle 46 millions d’esclaves dans le monde… contre 38 en 2014.

Nous sommes aussi féministes, comme je le dis plus haut. La grande majorité des gens ignorent que dans le monde, trois femmes sur cinq sont violées au moins une fois dans leur vie. Que près de 90% des femmes à l’échelle mondiale ont été agressées sexuellement au moins une fois dans sa vie. Que le taux de décès par assassinat est supérieur d’un cinquième pour les femmes que pour les hommes. Et que les droits les plus évidents des femmes, à égalité avec les hommes, dont nous bénéficions vous et moi, ne concernent que moins du quart de la population mondiale.

Maintenant, songez qu’au fil de l’Histoire, ce fut parfois bien pire. En quoi, et pourquoi cela le fut-il ? Et pourquoi cela fut aussi parfois bien meilleur que vous ne pourriez le penser, au vu de votre société moderne et de sa manière partielle et incomplète d’aborder l’Histoire ?

Ces réflexions, partagées avec Alysia et Émilie, nous ont menés à décider de ne pas édulcorer ni minimiser la violence et l’horreur dont peut faire preuve la civilisation des Lossyans. Ni d’en ignorer aussi les merveilles, les aspects touchants, la magie ou l’exotisme. C’est un tout. Et c’est une leçon.

Vous pourrez donc être choqué, peut-être marqué, révolté, indigné même ! Si dans le jeu de rôle le ton est neutre, il reste sans concession. Nous ne faisons cependant nulle complaisance aux violences de Loss ; ce serait de peu d’intérêt. Mais elles existent, nous en parlons ; faites avec. Dans le roman, c’est mon but de vous toucher, vous émouvoir et vous révolter ! Si vous êtes indifférent aux affres des personnages, à l’injustice sous-jacente au récit, c’est que j’ai échoué à mon but. Celui-ci est de montrer l’horreur des aspects du réel et de l’Histoire que nous préférons ne pas connaitre. On sait que cela existe, mais on détourne les yeux et les pensées. Lisez, voyez l’horreur, soyez-en révolté et réfléchissez-y.

Vous ne voulez pas y réfléchir ? Vous êtes indignés par ce que vous lisez et mon audace à avoir écrit des choses si ignobles ? Qu’y puis-je ? C’est à vous de choisir, d’y penser, d’en lire plus ou non, d’en comprendre le message. Sachez-le, si cela vous a choqué, c’était notre dessein, un but totalement assumé par Alysia, Émilie et moi-même.

Bonne lecture à vous tous !

Axelle « Psychée » Bouet, Alysia Lorétan, Emilie Latieule

 

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