Les Chants de Loss, le Jeu de Rôle
Coutumes & lois

La vie quotidienne des lossyans

Il y a quatorze peuples différents autour des Mers de la Séparation, et au moins autant de cultures, de coutumes, de rites et de croyances, sans compter celles des sous-cultures locales. En faire le tour serait impossible, ainsi nous allons nous intéresser à ce qui réunit les lossyans plutôt que ce qui les différencie, dans leur vie quotidienne.

La référence qui suit est celle de la culture Concilienne : on nomme ainsi les peuples sous l’influence de l’Eglise depuis un millénaire. Nous allons trier par thème : la mort, la naissance, les hommes et les femmes, les genres et la sexualité,  l’enfance, le travail, les loisirs, les repas, les étoffes et les modes vestimentaires, les lois, le calendrier, etc. Les coutumes, modes de vie, rites et folklore se confondent bien trop pour pouvoir parfois les différencier, ainsi nous allons les aborder ensemble, en donnant des précisions sur les grandes différences avec certaines cultures non-conciliennes répandues.

1- le calendrier Lossyan

La durée du jour sur Loss est d’environ 33 heures terriennes et lossyans divisent le jour solaire en douze heures, de l’aube au crépuscule, dont la durée varie, en fonction de la durée de la journée, qui raccourcit en hiver et se prolonge en été. La nuit est divisée en quatre veilles de tours de garde.

La mesure du temps détaillée, employant minutes et secondes, n’existe que pour la navigation ou dans les laboratoires et ateliers des génies, pour les mesures précises. L’utilisateur d’une horloge ou d’une montre à gousset mesure donc le temps de manière différente de ci-dessus. Le jour est divisé en 2×12 heures égales, elles-mêmes divisées en 60 (5 fois 12) minutes puis secondes.

L’année lossyanne dure 585 jours et se divise en 12 mois, plus une période d’une durée variable de 7 à 10 jours nommée La Chasse Sauvage qui a lieu juste après La Longue Nuit. L’année commence en général après La Chasse Sauvage. Chaque mois compte quatre semaines de deux fois six jours. Le nom de la semaine diffère selon les peuples. Le terme Athémaïs est « khémys ».

Voici le calendrier Athémaïs, le plus généralisé, lui-même directement issu des règles calendaires Conciliennes :

Jours :
  • 1er et 7e : Alad, Ni’alad
  • 2e et 8e : Alith, Ni’alith
  • 3e et 9e : Althier, Ni’althier
  • 4e et 10e : Alkamm, Ni’alkamm
  • 5e et 11e : Alsyo, Ni’alsyo
  • 6e et 12e : Alere, Ni’concilo

Mois :

  • 1er moi (printemps) : Mounokio
  • 2e mois : Teygélio
  • 3e mois : Scirossio
  • 4e mois (été) : Hécatio
  • 5e mois : Métageio
  • 6e mois : Boédio
  • 7e mois (automne) : Pianétio
  • 8e mois : Miamactio
  • 9e mois : Posédio
  • 10e mois (hiver) : Elaphio
  • 11e mois : Elestio
  • 12e mois :(fin de l’hiver) : Lenéio

Les fêtes, cérémonies et dates importantes

Les fêtes qui suivent et leurs dates sont en général des fêtes conciliennes et ont toutes cours à Armanth. La notion de vacances n’existant pas dans le monde de Loss, ces festivités sont fort bienvenues pour s’amuser et oublier pour quelques temps la difficulté du labeur.

La plupart des peuples respectent un jour de congé, le dernier de la semaine de 12 jours, où personne, pas même les esclaves, ne travaillera. On ne sera pas surpris d’apprendre que les forçats n’ont parfois jamais un jour de repos. Et que dans certains lieux, hommes libres comme esclaves triment eux aussi sans aucun congé. La seule fête qui impose un repos obligatoire est la Longue Nuit, vous verrez pourquoi ci-dessous.

Les messes de l’Église :

Elles ont lieu une fois à deux fois par semaine (forcément le 12e jour, mais aussi selon les régions le 6e) et débutent peu après le coucher du soleil, pour deux heures environ de communion et de sermons au sein des temples brillamment éclairés pour l’occasion. C’est à cette occasion que l’on présente en général les enfants baptisés. Le plus souvent, avant, mais parfois après la messe, la place devant les temples devient une petite foire locale animée.

Les fêtes patronales :

Si les vacances n’existent pas, les lossyans peuvent profiter de nombre de jours de congés ou de fête. Les fêtes patronales sont dédiées aux Vertueux : héros ou personnages légendaires souvent adopté par l’Église. Il y a un ou deux fêtes patronales par semaine ; les corps de métier concernés par la fête ne travailleront pas –c’est même illégal selon leurs règlements. Les plus grandes fêtes concernent tout le monde pendant un à deux jours de festivités. Ainsi, sur un mois tout le monde profite au moins une ou deux fois de ces périodes de festivités.

À Armanth, les deux fêtes les plus renommées et qui durent trois jours sont la Fête de Muhamat, un festival naval avec feu d’artifice et parades de galères bariolées, et la Fête de Blanda, organisée conjointement par les hospices et les maitres-esclavagistes, où nul mal ne peut être infligé aux esclaves, et où un certain nombre d’entre eux sont tirés au sort pour être affranchis –s’ils le souhaitent.

Les triomphes des cités-États

Les triomphes sont l’équivalent des fêtes nationales pour les cités-état. Ils commémorent une grande victoire ou un ancien leader militaire ou politique. Souvent, les triomphes se prolongent trois à quatre jours, avec des fêtes et foires payées par les plus riches notables, les cirques et arènes faisant donner les plus grands spectacles de l’année.

À Armanth, le triomphe le plus connu la fin dramatique de la Croisade lancée par l’Hégémonie contre la cité (voir Histoire de Loss). Ce sont l’occasion de parades nautiques majestueuses en uniforme des marins de l’Elegio. L’Église d’Armanth est en deuil pendant ces quatre jours.

La Longue Nuit (début de l’année, dernier jour de Lénoio)

La fête la plus universelle de Loss s’accompagne du phénomène céleste le plus bouleversant qui soit. Au dernier jour de Lénoio, Ortensia au lieu d’être bleuté, est assombrie comme un puits de noirceur barrant le ciel. C’est une éclipse totale de trois jours. La vie tombe en suspens, même les plantes éteignent leur bioluminescence et le climat est partout froid, humide et très orageux. Les lossyans cessent toute activité et attendent, entretenant feux et éclairages, en se rassemblant entre familles, voisins, confréries et quartiers. On festoie au chaud, on rit, boit, chante, danse, conte et on s’échange des présents et des promesses. C’est souvent à cette date que les alliances et contrats de mariage sont passés.

Mais personne ne s’aventure dehors. Durant cette période, le monde appartient aux gorgones qui craignent le jour et la lumière. Durant cette période, elles partent en chasse sans jamais s’arrêter, donnant naissance à autant de Dévoreurs qu’il y aura eu de proies à leur tomber sous les pseudopodes. Les monstres des contes des veillées de la Longue Nuit existent et rôdent dehors, et on peut parfois les entendre hurler.

La Chasse Sauvage (entre Lenéio et Mounokio)

Juste après la Longue Nuit vient une période qui dure de sept à dix jours après laquelle commence l’année et le printemps. Cette date correspond à la période dramatique ou les communautés lossyannes partent en chasse des Dévoreurs pour les éliminer afin de mettre rapidement fin à leurs ravages. La fin de la Chasse Sauvage est souvent ponctuée par des cérémonies funèbres pour les victimes.

Le Renavosi/l’Etain (début du printemps, 12 Mounokio)

Fête qui porte bien des noms, on cite ici son nom Athémaïs et Dragensmann. Au 12e jour du printemps, toutes les façades sont parées de fleurs et de rameaux et des cortèges se forment pour aller bénir champs et culture, avant de grands banquets entre voisins. Il est fréquent que les citadins ne travaillent pas mais viennent participer aux semailles et labours. Nombre de mariages sont célébrés à cette époque.

La Nuit de Feu (solstice d’été, vers le 18 Métageio)

Au solstice, une pluie d’étoiles filantes zèbre le ciel pendant trois à quatre nuits. Pour les lossyans, les étoiles tombant des cieux sont les âmes des morts, pêcheurs sans vertus qui disparaissent en brûlant. On célèbre alors un spectacle magique mais dangereux car certaines météorites atteignent le sol dans cette période avec les dégâts qu’on imagine et on est témoin de la chute de milliers d’âmes rejetés des cieux. C’est une fête des morts : les communautés organisent pendant trois jours de grands feux de joie, sortent les autels dédiés aux ancêtres et vont décorer les frontons des temples de bande d’étoffes rouges et de bougies.

Le Jour du Serment (Équinoxe d’automne, vers le 17 Pianétio)

Fête Armanthienne, le Jour du Serment remonte à de très lointaines histoires sur les premiers accords d’entraide entre les habitants Athémaïs d’Armanth et les réfugiés venus de toutes les Plaines d’Etéocle. Pendant deux jours, les amis, alliés, confréries et familles renouvellent leur serment, avec force déclamations, cadeaux et des monceaux d’alcool. Il est de coutume que les esclaves renouvellent leur serment de soumission à leur. C’est une date privilégiée pour les signatures de grands contrats et pour les mariages.

Le Diban (solstice d’hiver, vers le 20 Elaphio)

Le Diban est la fête qui annonce officiellement la fin du travail des chmps. C’est aussi à cette date que traditionnellement sont abattus les moras pour les réserves d’hiver. C’est un grand banquet qui se prolonge sur deux jours où sont entrepris les grands travaux de réfection des domiciles lossyans. On échange beaucoup de cadeaux, avec une préférence pour les mets exotiques et les vêtements. On va aussi prier dans les temples et l’Église a coutume d’organiser de grandes messes avec chants, spectacles, sermons et intronisation des nouveaux Ordinatorii.

2- La mort, le voyage des âmes, & les rites funéraires

Pour les lossyans la mort est partout. Tout le monde meurt : c’est le destin de toute vie. Et avec une espérance de vie moyenne de 38 ans et une assez forte mortalité infantile, les Lossyans y sont tous confrontés et dès l’enfance.

Le regard à la mort :

Les lossyans ne craignent pas la mort comme nous, habitants de l’Occident du 21ème siècle. Ils la voient souvent : elle s’invite dans leurs foyers, les fauche dans leurs cités, les frappe au coin des forêts, ou prends son dû au gré des caprices de la mer. Si en avoir peur n’est pas rare, tout le monde s’attends à la subir. Epidémies, maladies graves, accidents, décès infantiles, guerres et ravages sont le lot de la vie. On en parle sans fard, on admet qu’elle peut frapper demain et on considère donc de manière bien plus relative la valeur de sa propre existence et de la vie des autres. Ce qui fait aussi que les lossyans respectent la vie, et évitent de donner la mort gratuitement.

D’un autre côté, les lossyans sont aussi plus prompt à donner la mort par charité ou nécessité. Pas plus pour un homme libre que pour un esclave ou un animal, le lossyan ne trouve vraiment choquant d’abréger une vie pour mettre fin à des souffrances ou tuer un ennemi par nécessité.

Que devient le lossyan à sa mort ?

Les Lossyans sont venus sur Loss depuis les Etoiles ; à leur mort, c’est vers les étoiles que retourne leur âme. C’est pour eux dans la brillante voute stellaire que résident leurs parents, leurs ancêtres et leurs proches disparus. Mais pas tout le monde.

Loss est souvent percutée par des météorites et strié de pluies d’étoiles filantes. Ce sont les âmes qui ont tentés de s’élever et chutent depuis les astres. Plus une âme a manqué de vertus, plus le poids de ses péchés immoraux et de ses crimes est pesant, la faisant chuter d’autant plus fort. Ainsi, pour les lossyans une météorite s’écrasant sur Loss est le signe qu’une âme chargé de crimes et de péchés est retombé au sol. Et si elle provoque des désastres et des morts, c’est qu’elle était si chargée de haine qu’elle a souhaité susciter ses derniers maux avant l’anéantissement.

Il y a donc en l’espèce pour les lossyans une forme de paradis. Les âmes des morts veillent sur les vivants depuis les cieux et éclairent la nuit. Mais pas d’enfer. L’enfer, c’est la fin, le néant, la disparition de l’âme immorale et pécheresse. Etre effacé comme si on avait rien laissé derrière soit à sa mort est un concept effrayant pour les lossyans.

Le Concile parle de la voute céleste seulement comme le lieu où les âmes des morts vertueux veillent sur les vivants, au pied des trônes du Concile Divin. Les plus brillantes étoiles sont celle des anciens dieux et des esprits, qui veillent eux aussi sous la sage autorité du Concile. La notion d’au-delà paradisiaque n’est jamais décrite ou détaillée, sauf chez les Dragensmanns et les Forestiers partageant le concept de plaines vertes et chaudes et de banquets éternels.

Les lossyans considèrent qu’une fois qu’il est asservi, un esclave ne peut pas accéder aux Etoiles. Un esclave ne possède plus rien, même pas son Honneur. Ainsi, défait de l’une des Trois Vertus, il ne peut briguer aucune place dans la voute céleste.  C’est pour cela, quand un esclave décède, qu’il sera enterré dans un coin, ou jeté aux toshs. Mais cela a aussi donné lieu à une coutume respectée : quand un esclave est proche de la mort, son maitre l’affranchit, avec cette phrase rituelle : « je te rends ta liberté, et ton honneur, puisse les ancêtres te donner place dans les Etoiles. » Ainsi donc, le lossyan rends à l’esclave son humanité : ses Vertus. Et une chance d’atteindre ainsi sa place dans les Etoiles.

Les rites funéraires :

Les lossyans considèrent que pour que l’âme puisse rejoindre les Etoiles, elle doit y être aidée afin de faciliter son ascension. Le corps représente alors un fardeau pour le défunt, qui risque de s’y agripper et devenir un moroï, un spectre mort-vivant qui hantera le monde.

La crémation est le rite le plus répandu. Le défunt est brûlé et ses cendres sont éparpillés dans le vent. Les Etéocliens bâtissent cependant des autels et mausolées familiaux qui abritent alors les biens et souvenirs symboliques des défunts, et où ils viennent se recueillir. Dans l’Hégémonie, la seule exception partielle à la crémation sans monument funéraire concerne les Prophètes et certains Cardinaux, pour qui ont été bâtis des temples funéraires.

Les Athémaïs brûlent les corps et prélèvent ensuite os et cendres, qui sont alors mis en urne. Celles-ci sont conservées dans chaque maison et quand une famille bâtit une nouvelle demeure ou y emménage, l’urne est scellée dans les fondations ou les murs de la maison familiale. Leur contenu est parfois transvasé dans de grands cinéraires réunissant les restes de tous les défunts de la famille.

Les Hemlaris, comme les Dragensmanns enterrent leurs morts. Mais si ces derniers ont donc des cimetières et sanctuaires, la crémation est aussi un de leurs rituels réservés aux hommes morts au combat. Quant aux Hemlaris, deux ans environ après la mise en terre, ils ouvrent les tombes dont ils prélèvent les ossements, qui seront alors déposés avec soin dans des catacombes. Chaque village a la sienne, mais aussi chaque grande famille aristocratique. Chaque cité a sa nécropole.

Dans les cultures conciliennes, il est courant que toute maison ait un petit autel dédié à ses ancêtres, en général une petite alcôve. A ses pieds, on y dépose offrandes simples et souvenirs des défunts, que ce soit un bibelot ou bijou, mais aussi des portraits pour les familles les plus riches ou traditionnalistes.

Enfin, on ne pratique pratiquement jamais ces rites funéraires pour les enfants âgés de moins de trois ans et les mort-nés. La plupart des lossyans considèreraient comme déplacé et indécent de le faire. Tant qu’un enfant n’a pas passé trois ans, il n’a pas de vertus, et pas plus d’humanité que n’en aurait un esclave ou un animal. Malgré le fait qu’on tende à chérir les enfants sur Loss, la mortalité infantile a imposé cette coutume pour éviter un deuil trop courant. L’enfant sera en général inhumé de manière discrète et intime. Tout juste pendant deux semaines, au plus, la famille aura-t-elle placé sur sa porte une bande d’étoffe bleue pour prévenir les visiteurs du deuil.

3-La Famille et le Nom

Pour un lossyan, son identité est indissociable de sa famille et des siens : un homme sans famille est dénué de protection et n’a rien pour prouver son Honneur. Cela veut dire qu’il doit survivre seul et que, pire que tout, une fois vieux, il ne mourra sans personne pour pratiquer les derniers rites funèbres.

La famille

La notion de famille est assez large pour un lossyan. Cela désigne en premier ses parents et grands-parents, ses enfants, son mari ou épouse et ses frères et sœurs et leur famille. Mais sa confrérie de métier et les liens qui l’unissent à ses amis proches qu’il appellera souvent « mon frère, mon fils, mon père ». Un apprenti peut appeler son maitre « père » et le considérer ainsi comme tel. L’adoption familiale est affaire de serments et d’affection mutuelle. C’est ainsi qu’elle est alors reconnue par la société.

La société concilienne est patriarcale, bien que ne soit pas forcément la norme dans les cultures qui en sont pas sous le joug de l’Eglise. Mais la plupart du temps, le chef de famille est le père ou le grand-père. Son pouvoir sur sa famille est étendu, même cela s’estompe d’autant que l’on descend vers le Sud et Armanth. Mais en bref, ce sont le plus souvent les hommes qui décident. Les femmes doivent se cantonner à donner avis, point de vue et conseils. Dans les cadres les plus traditionnalistes, la femme n’a tout bonnement pas le droit de contester une décision ou donner son avis. Plus on va vers des régions progressistes, plus les femmes sont écoutées, considérés et respectés, parfois chef de famille.

Encore une fois, cela ne concerne que les cultures conciliennes : les Forestiers et les Dragensmanns par exemple sont nettement plus égalitaires et paritaires.

Le seul cas qui fasse exception à la toute-puissance masculine est celui des Femmes d’Epées. Elles se passent d’autorité ou caution mâle, dans la mesure où elles s’affichent en armes, souvent vêtues à la masculine et prêtes à défendre leur Honneur par l’épée.

Les noms

Les lossyans tiennent à leur nom : celui de leur famille et leur prénom. Ils ne voient cependant pas la nécessité de donner leur nom de famille quand ils se présentent. Ce qui identifie un lossyan dans ses relations et sa vie sociale, c’est son prénom avant tout. C’est lui qui importe ; le nom de famille est plutôt employé avec le nom de son village, de sa ville ou de sa confrérie pour s’identifier en cas de nécessité. Ou pour appuyer son honneur devant une offense ou l’ennemi. Les lossyans sont aussi connus par un surnom. Ce ne sont pas toujours des adjectifs ou des titres, mais parfois des noms composés, ayant une référence symbolique, folklorique ou mythologique.

Les enfants de moins de trois ans et les esclaves n’ont pas de « nom ». Les lossyansles considèrent comme étant dépourvus de Vertus et donc pas véritablement « humains ». Pour les enfants, il s’agit surtout de coutumes destinés à accepter le risque élevé de mortalité infantile, et donc, de ne pas leur accorder une trop grande place dans la société tant qu’ils n’ont pas passé le cap risqué des trois ans.

Pour les esclaves, c’est simplement parce que leur nom, comme le reste, ne leur appartient pas. On donne aux esclaves des noms symboliques et représentatifs, qui peuvent changer de propriétaire en propriétaire et il est rare que ceux-ci conservent leur nom d’origine.

Le nom des enfants leur est donné officiellement au cours d’une fête cérémoniale et joyeuse à leur troisième anniversaire. Ce baptême a lieu dans le cadre des temples du Concile ou avec un Ordinatori pour bénir l’événement mais ce n’est pas systématique.

Les unions et le mariage

Les lossyans ont une grande affection et un intérêt notable aux œuvres sur le thème de l’amour. Mais en règle général, pour eux, « l’amour, c’est pour les enfants ». Le sentiment amoureux n’est pas quelque chose de mauvais en soit mais il tend à rendre déraisonnable et plus grave encore, peu soucieux de l’honneur.

Les lossyans ont donc avec ce sentiment un rapport prudent et mitigé. Il a tendance à provoquer drames et catastrophes et dans la mesure où tout le monde le considère bel et bien ainsi, et que les mariages sont en général affaires d’alliances et de transactions, il s’avère que c’est souvent le cas.

Les lossyans de culture concilienne sont en règle générale monogames. Chez les étéocliens, les mariages ne sont pas une affaire religieuse, et même si certains demandent la bénédiction d’un prêtre, ils ne font pas appel à l’Eglise et ses temples. Seuls les plus grands mariages parmi l’aristocratie font exception, surtout pour des raisons de prestige. Tous les mariages sont fêtés publiquement, lors de festivités familiales qui regroupent toute la communauté locale. Personne ne vient les mains vide, aussi bien pour participer au banquet, qu’offrir au couple de quoi commencer son installation.

La coutume est assez similaire chez les athémaïs, et à Armanth. La cérémonie d’union et le vœu du mariage ont lieu dans un espace consacré face à la mer, par un officiant connaissant les rites ancestraux, très rarement un Ordinatori. Les époux sont isolés de leur futur conjoint pendant trois jours, avant le moment ultime de la cérémonie. L’épouse est voilée et presque aveugle pour la cérémonie, parfois pour toutes les festivités.

Les mariages sont toujours festifs mais les rites sont très variés. Même la monogamie n’est pas généralisée, surtout dans l’Hemlaris, où aristocrates collectionnent épouses, concubines et esclaves, parfois tant mêlés qu’on aurait du mal à faire la différence.

Dans la société Concilienne, un mariage est à vie, sauf si l’époux répudie son épouse. L’asservit ou même la tue… oui, il a le droit, aussi déshonorant et risqué que ce soit. Il y a un peu plus de souplesse avec ces principes dans les Plaines d’Etéocle, et dans les cultures des archipels des Mers de la Séparation, mais une séparation des époux reste toujours difficile et très mal vécu socialement. La répudiation ne se fait pas chez les étéocliens, et les teranchen sans un dédommagement de l’épouse répudiée. La notion de divorce n’existe que dans l’Athémaïs. Une femme qui demande la rupture du mariage l’obtient en général, soit si elle a de bons arguments (violences conjugale, adultère, et autres déshonneurs de l’époux), soit en payant un dédommagement.

L’héritage passe en général toujours par les enfants mâles et se divise de manière inégale entre l’ainé et les autres fils.  Les filles n’héritent de rien, mais plus on va vers le Sud, plus elles reçoivent selon l’héritage une part, qui bien que modeste, est chargée de subvenir à leurs besoins. Les mariages sont souvent des unions d’alliance et d’intérêt et on bataille âprement pour décider de la dot et des avantages et intérêts des deux parties. Pour rappel une dot est destiné au nouveau ménage qui se formera grâce au mariage. Mais l’homme étant le chef de famille, c’est lui et sa famille qui en auront l’usufruit.

4- Les hommes, les femmes & les genres

Pour l’Eglise du Concile et par conséquent pour les lossyans vivant sous le joug de ses Dogmes, l’homme, ici comprendre l’individu de sexe mâle, domine tout. Il paraitrait impensable pour le lossyan traditionnaliste qu’une femme de sa maisonnée ose même songer à l’idée de ne pas lui obéir aveuglement ou se rebelle à son autorité. Pour un lossyan, la femme est faible et lui est inférieur. Il est de son devoir de la protéger, de veiller sur elle, mais aussi de faire usage de tous les moyens pour qu’elle obéisse et se soumette à son autorité. La majorité des lossyans considèrent donc que la place de la femme est à la maison, près des enfants ; et qu’une femme ne devrait pas se mêler des affaires des hommes, ni diriger et encore moins combattre. Pour les sociétés les plus dures, ce sexisme confine à la misogynie, et l’illusion de la femme faible, inférieure à l’homme en tous points, soumise à lui par les Dogmes du Concile, est une réalité qui ne se discute pas.

Nous avons déjà mentionné que plus on va vers le sud et Armanth et sa société progressiste, plus ce principe tends à se modérer. Cependant, il y va de l’honneur de toute femme de ne pas désobéir, tout du moins en public, à son époux ou son père. Une règle moins strictement respecté avec ses frères ou ses oncles, par exemple. Si dans le nord des Plaines de l’Eteocle, il est inimaginable qu’une fille tienne tête à son frère, ça ne froissera pas vraiment qui que ce soit sur les côtes sud de la même région. Les régions les plus dures avec ces lois sont l’Hégémonie, l’Hemlaris, et les Cités-unis, et les peuples des Franges. Alors que chez les Dragensmanns ou les Génnémons, par exemple, qu’une femme tienne tête à sa famille est totalement admis.

Traditionnellement, une femme ne peut porter les armes ni défendre son honneur. La coutume la plus dure condamne même à de lourds châtiments la femme qui oserait se saisir d’une arme ou porter la main sur un homme, même si celui-ci l’agresse. Ce traitement de la place de la femme est à nuancer, de tels extrêmes sont peu communs, mais le fait est qu’on insistera que la place d’une femme est au foyer et qu’elle ne doit ni toucher aux armes, ni apprendre à se battre.

Ce qui n’empêche pas certaines d’entre elles de le faire. Ce sont les Femmes d’Epée et elles sont rares. Chez les Hégémoniens, ce ne sont que des Ordinatorii de légions de l’Eglise : toute autre femme voulant défendre son honneur elle-même finira asservie ou suppliciée. Mais plus on se dirige vers le sud, plus on en rencontre, même si peu commun, et que cela rend les lossyans à la fois curieux et mal à l’aise.

Plus de détails dans le Chapitre Les Femmes d’Epée P …

Pour toutes les autres femmes de Loss la coutume et les lois ne sont guère en leur faveur. Mais ce qui compense ce tableau assez triste est que pour la plupart des gens, une femme, bien que légalement inférieure en droits aux hommes, reste non seulement un individu faisant preuve de Vertus qu’il faut respecter, mais aussi un citoyen productif et indispensable. Sa valeur et sa force de travail sont universellement reconnus, et finalement, ce n’est que dans les plus hautes couches de la société que cette différence de traitement entre hommes et femmes peut se faire le plus sentir, là où on peut se passer de la force de travail des femmes, et donc de leur importance et de leur utilité.

A Armanth et dans l’Athémaïs en général, mais aussi à Terancha ou chez les Jemmaï, la protection juridique des femmes dans le cercle familial devient égalitaire. On leur accorde le divorce, le droit d’héritage et de propriété, le droit de porter plainte en cas d’abus et violences conjugales. On leur prête aussi plus de valeur. Et dans ces régions un homme qui bat, ou pire asservit sa femme ou une de ses filles, peut perdre sa renommée et donc son honneur, s’il ne se retrouve pas devant un tribunal sur plainte de sa propre famille.

Sexualités & questions de genres

Il existe un terme lossyan pour parler des homosexuels, de manière générique, dérivé du dialecte Teranchen: on les y nomme localement les Kaenogillys (un mot qui se traduirait littéralement par « ceux qui aiment eux-mêmes ») et le terme répandu est « Gillys » (« ceux qui aiment »)

L’homosexualité et les problèmes de genre existent dans Loss mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, ça n’est pas une problématique aussi dramatique qu’elle l’est pour les humains du 21ème siècle. Les lossyans n’ont pas pratiqué le rejet et l’exclusion, c’est bien plus compliqué que cela.

L’explication par l’exemple sera plus parlante : que faire quand un officier militaire, courageux et honorable, tenant son rang et sa position, s’avère préférer les hommes ? Le fait qu’il soit homosexuel doit-il supplanter les vertus dont il fait preuve et qui sont reconnues par tous ? Pour un lossyan, la réponse est non. Ce serait renier sa valeur et ses vertus. Ce qui posera nettement plus problème au même lossyan, c’est si la sexualité de cet individu met en péril son rang et sa fonction.

Bref… il ne faut pas que cela se voit, même si tout le monde le sait et les lossyans préfèrent parfois que cela se sache quand ils le souhaitent. Mais cela ne doit pas être affiché publiquement. Ne pas respecter cette règle contraignante serait considéré comme un déshonneur, et parfois un délit grave : l’’Eglise autant que la morale réprouve officiellement les relations homosexuelles. Mais l’Eglise est mal placée pour donner des leçons : au sein de ses légions, ces relations sont courantes.

Malgré tout, vivre sereinement son homosexualité est ardu dans une société patriarcale qui exige qu’hommes et femmes accomplissent les devoirs de leur place, comme enfanter. C’est même plus difficile et injuste encore pour les femmes, comme on peut l’imaginer. Pourtant, les drames sont assez rares. Si l’homosexualité est réprouvée et que les concernés tendent le plus souvent à le cacher, il courant que la famille l’admette. Elle imposera alors quelques contraintes, comme exiger d’une femme qu’elle enfante au moins une fois, quitte à ce qu’elle rompe son mariage par la suite. Pareillement, un homme devra malgré son homosexualité s’astreindre à trouver épouse et fonder une famille. Comme l’adoption est admise à la place de l’enfantement, le refus de procréer n’est pas si grave.

Il y a peu de crimes homophobes dans les cultures lossyannes mais ils existent. Cependant, même si la considération publique envers les homosexuels n’est guère flatteuse, l’homophobe qui affiche sa haine des gays sera facilement déshonoré aux yeux des lossyans.

Les soucis de genre existent autant que les problèmes de sexualité sur Loss. Et si c’est pour tout le monde très compliqué, il s’avère que là aussi, la société concilienne leur a donné une place et a trouvé certaines solutions à ces problématiques, bien que pas sans heurts.

Le gydreïs :

Il existe un type de symbiote, au départ né des recherches de physiciens concernant le contrôle de la fertilité féminine, qui altère si efficacement le système hormonal humain qu’il parvient à modifier complètement tous les caractères sexuels secondaires. Le Gydreïs, est utilisé par les personnes transgenres pour parvenir à donner à leur organisme le genre apparent auquel ils s’identifient.

Ce symbiote est particulièrement efficace et ses effets sont puissants, mais il ne fait pas réellement muter les organes reproducteurs. S’il est capable de faire disparaitre totalement des seins ou effacer toute pilosité, transformer l’apparence féminine en masculine et l’inverse, cette mutation n’est pas une transformation totale. Quant à la chirurgie, elle ne peut rien de plus et aucun médecin lossyan ne se risquerait dans ce domaine. Les gydreïs sont peu répandus : on ne peut s’en procurer qu’au sein des confréries de Courtisans.

Les Courtisans

Le terme réunit une communauté très variée, dont les transgenres ne font pas tous partie. Il s’agit de confréries regroupant intersexués, travestis, et gillys (homosexuels), tous versés dans les arcanes de la séduction, de l’étiquette de cours, de la discussion, de la musique et d’autres formes d’arts. Ce sont artistes du divertissement de salon et des personnes de compagnie, liés une prostitution de luxe. C’est une prestation auquel les Courtisans sont formés et qu’ils peuvent fournir, mais c’est loin d’être systématique.

Les Courtisans jouent souvent de leur ambiguïté sexuelle apparente ou sociale. Ils ne sont pas tous porteurs d’un gydreïs, loin de là et on trouvera autant d’hommes que de femmes. Les guildes de Courtisans sont cependant souvent des refuges qui accueillent chaleureusement toute personne harcelée ou mise en danger par ses problèmes de genre. Celles-ci ne deviennent pas forcément Courtisans, mais travailleront au sein de leur confrérie.

Les confréries de Courtisans sont le seul milieu ou un gilly peut ouvertement afficher son homosexualité, qu’il soit client ou prestataire. La plupart des grandes cités ont une ou deux confréries de Courtisans, avec des établissements de spectacles, des maisons de plaisirs et de bains, des auberges, cantonnés à un ou des quartiers bien délimités. L’Eglise condamne la prostitution, mais ferme mes yeux sur les activités des Courtisans. Dans l’Empire d’Hemlaris, ils sont considérés comme une fonction sociale publique et leurs activités et leur recrutement sont encadrés par des traditions complexes. C’est une tradition très Concilienne et assez récente.

Il est à noter que les établissements des Courtisans n’emploient d’esclaves dans leurs activités que pour les tâches ménagères ou à titre privé. Certains Courtisans sont des personnalités incontournables de la haute-société, surtout dans l’Athémaïs. Les lossyans acceptent en général assez bien l’existence des Courtisans et leur présence, mais ça n’est pas un sujet dont on parle à table.

5- Education & travail

Les lossyans dans leur grande majorité ne savent ni lire, ni écrire. En général, dans une cité-état, environ 25% des citoyens sauront lire, moins de 15% dans les milieux ruraux. L’éducation comme l’apprentissage d’un métier se fait de parents à enfants, mais l’influence des guildes et corporations, après celle de l’Eglise, a créé tout un réseau scolaire et académique où sont formés artisans, génies, artistes, comptables, magistrats et autres intellectuels. Ainsi, les savoir-faire et les compétences se répandent-t-elle de mieux en mieux, aidés par le papier et l’imprimerie, répandus partout.

Mais le travail et les métiers sont encore largement affaire de famille. Les ateliers sont souvent de petite taille, les grandes installations industrielles sont rares et les machines-outils souvent hors de prix. L’immense majorité des produits manufacturés est encore fabriquée à la main, bien que dans les domaines militaires, de la construction, de la draperie et de la marine, l’industrialisation progresse sans cesse. Quant à l’agriculture, elle aussi est en grande majorité familiale, profitant des progrès de l’irrigation et de la maîtrise des sols, mais employant une vaste main-d’œuvre humaine et peu de machines.

Le travail

La journée commence peu après l’aube pour s’achever au crépuscule. On mange bien le matin et bien le soir, avec une pause à midi pour se restaurer un peu faire une bonne pause. Car la journée lossyanne est longue : 33 heures terrestres.

Le travail rural emploie tous les bras disponibles, souvent dès sept ans. Hommes et femmes travaillent aux champs et dans les élevages, dès que le temps le permet. Les jours de repos sont rares, l’agriculture ne le permet pas, surtout dans les régions les plus froides où les saisons de semi et de récolte sont courtes. L’année lossyanne permets cependant deux à trois récoltes par an selon les semis et le climat. Souvent, les champs sont communs à une communauté et une partie des récoltes et des bénéfices partagés équitablement. Les plantations de grands propriétaires terriens ne sont pas la norme, pas plus que le servage, qui a pratiquement disparu sauf dans quelques régions de l’Hégémonie et de l’Etéocle. Mais en règle générale, les fermiers sont pauvres, et une année de mauvaises récolte peut suffire à les mettre en danger.

Dans les villes, le travail est rythmé par les gongs de l’Eglise et les cloches des beffrois des grandes guildes. On travaille souvent la nuit tombée si la ville ne l’interdit pas pour des raisons de sécurité incendiaire. Si les artisans et commerçants les plus pauvres font travailler leurs enfants, on les envoie dans les écoles dès qu’on le peut et si on en a les moyens. Tout le monde travaille, femmes compris, sauf dans la plus haute-bourgeoisie ou dans l’aristocratie. La vie est cependant plus facile et les congés plus nombreux dans les villes. Mais les cités-états dépendent des communautés rurales et les réserves de nourriture sont rarement suffisantes pour tenir plus de quelques mois.

Le regard au travail

Les lossyans ne voient aucun caractère sacré au travail et diront sans hésiter qu’ils n’aiment pas cela. Ce qui est respecté, c’est le fait de produire une valeur ou une création de ses mains mais pas le travail lui-même, qui est une contrainte.

Pour ne pas travailler, il faut être riche ce qui est une source de prestige pour les lossyans, mais ce n’est pas une nécessité : si un homme a assez de moyens de subsistance pour pouvoir travailler moins, il choisira plutôt le farniente au travail acharné pour économiser encore. Ainsi, être oisif n’est pas vraiment considéré comme une tare, l’homme qui a l’occasion de moins travailler peut consacrer son temps aux siens, amis compris, ce qui est très bien vu. Ce qui est moins accepté est de ne pas assumer sa responsabilité et éviter de travailler alors qu’on a une famille dans le besoin.

On évite donc de travailler les enfants si on peut se le permettre, et on ne les grondera pas de jouer plutôt que travailler ou étudier, pareillement avec les jeunes étudiants des écoles et université chez qui l’oisiveté est totalement acceptée.

L’éducation

Une chose très importante à retenir : pour tous les peuples lossyan, l’enfant est sacré et souvent traité en enfant-roi. Jusqu’à leur septième année, garçons et filles sont choyés, ne travaillent pas et peuvent jouer en toute liberté, le plus souvent avec un minimum de contraintes parentales. A partir de sept ans, il va souvent aider sa famille aux travaux et aux champs ou entrer dans une école ou comme apprenti, mais si la famille est aisée, il restera choyé et très libre jusqu’à 14 ans, âge de la majorité pour les lossyans.

L’éducation basique forme à la lecture, l’écriture et le calcul. Les écoles les plus fréquentes appartiennent à l’Eglise qui s’en sert aussi comme centre de recrutement. Mais des écoles de guildes et corporations sont courantes dans le sud.

Il y a trois formations principales dans les universités lossyannes : celle d’ingénieur, qui donne les architectes, les géomètres et les génies ; celle de physicien qui donne les professions médicales ; et celle de lettres et droits, qui donne les comptables, les métiers littéraires et de la magistrature et les écrivains publiques.

Ces formations se font dans des locaux différents : ces universités appartiennent à des guildes, congrégations ou confréries qui éduquent leurs enfants, les autres devant payer un prix fort. Les formations sont liées à des apprentissages auprès de maitres qui garderont leurs disciples plusieurs années.

La formation universitaire Lossyane ne fait aucune distinction entre les arts graphiques et les techniques d’ingénierie. Elle ne reconnait guère encore non plus la différence entre sciences théoriques et sciences appliquées et ignore les concepts de physique fondamentale. Il n’existe pas de « savants » se consacrant à un champ d’étude exclusif, sauf dans les domaines médicaux ou littéraires. Les sciences et les savoirs doivent avoir une application pratique dans les arts et techniques.

 

6- Loisirs & jeux

Les lossyans aiment s’amuser et farnienter, et savent s’occuper. La plupart des loisirs sont sociaux et se passent à l’extérieur : sauf pour les plus riches, une maison lossyanne est souvent étroite, surpeuplée et peu éclairée, donc quand on veut se détendre, on préfère aller le faire dehors.

Les spectacles de rue

Les saltimbanques, théâtre de rue, musiciens et troubadours, prestidigitateurs et dresseurs animaliers sont légions, comme les attrape-nigauds tenant des stands de jeux d’argents à même la rue. On trouve donc de ces spectacles à tous les coins de rue et on respecte les saltimbanques, même si on s’en méfie car avec eux, on s’attends toujours à ce qu’apparaissent voleurs et tire-laines.

Les combats d’arène

Les cités-états ont souvent des arènes et amphithéâtres dédiés à ces spectacles, qui se font souvent en journée pendant les jours de congés et fêtes. Les gladiateurs sont des esclaves entrainés par des dresseurs et maitres d’armes professionnels. Les combats sont codifiés pour éviter de perdre trop de gladiateurs, mais tout dépend des caprices des organisateurs et du prix qu’ils sont prêts à y mettre pour un bain de sang et réjouir le public. Cependant, même si ce sont des esclaves, les lossyans n’aimant pas les morts gratuites, les gladiateurs sont rarement envoyés à la boucherie. Les exécutions publiques en arène sont très rares. Ces spectacles sont souvent gratuits.

Les concours de Haut-Art

Les esclaves dressées et entrainées sont présentées comme des chef-d’œuvre dont les maitres-esclavagistes aiment à faire démonstration de leur docilité et de leurs talents à la danse, au chant, à la séduction et à l’obéissance aveugle au cours de spectacles particulièrement colorés et luxueux, suivi parfois de ventes aux enchères des esclaves présentés. Certains de ces concours sont publiques et donnés dans des amphithéâtres et ils sont primés, un peu comme on offre des prix à des chevaux ou chiens d’exposition. Ces spectacles sont toujours payants.

Le théâtre et l’opéra

Le théâtre se fait dans des salles plus ou moins adapté, à même les rues parfois, mais aussi dans des amphithéâtres pour des spectacles aux moyens luxueux et pour une riche clientèle. Il en est de même pour l’opéra : les lossyans aiment chanter et le chant et la musique en tant que représentations artistique sont très couru. Les meilleurs acteurs, metteurs en scène et chanteurs, et même quelques compositeurs et musiciens sont de vrais vedettes courtisées par les mécènes les plus riches pour organiser des spectacles à leur bénéfice. Certaines représentations publiques sont sponsorisées et gratuites et se font souvent le soir.

Les tavernes

Là où le lossyan se distrait le plus, avec les spectacles de rue et d’arènes, ce sont les tavernes. Avant tout, on y va pour boire, discuter, jouer aux dés et aux cartes, éventuellement conclure des affaires et rentrer chez soi après le couvre-feu. On distingue différents types de tavernes :

  • Les bouis-bouis sont des tavernes à mauvaise bière, alcools pas toujours de qualité et menus de ratas et de soupe dont il vaut mieux ignorer la composition. Souvent, on vient y manger à l’abri la nourriture qu’on a acheté aux étals dehors. Il y a rarement de quoi y dormir et dans ces cas-là, au mieux, ce sont des tas de paille et des bancs dans la salle commune.
  • Les brasseries proposent de la bière brassée, du vin, différents alcools et la nourriture y est plus variée et de qualité. Elles sont aussi plus spacieuses et souvent ont des alcôves discrètes. Il est fréquent d’y voir des spectacles divers, ou d’y trouver des cages de combat. Certaines brasseries fournissent de bons services d’hôtellerie.
  • Les salons de fumerie sont des tavernes où le luxe règne et comprends les meilleurs kumats et thés, les meilleurs alcools, les drogues les plus exotiques, les services les plus variés, des bains aux massages en passant par les chambres d’hôte luxueuses et des services sexuels exotique. Ces salons de fumerie permettent toutes les fantaisies et sont souvent tenus par des Courtisans (voir plus haut)

Les jeux

Les plus courants sont les jeux de dés et les jeux de carte. En général, il s’agir de jeux de hasard ou de bluff plus ou moins élaborés qui n’ont d’intérêt que parce qu’on y mise de l’argent comme le Jhaemo, un jeu de carte qui rappellerait la belote et donne la part belle aux mises et au bluff, et les Part-points, un jeu de dés un peu étrange qui fonctionne sur le pari d’atteindre au plus proche un nombre donné sans le dépasser, avec deux paires de dés. On joue beaucoup aussi aux billes en misant. Et on aime chanter et déclamer, ou les concours d’injure poétique, de boisson et de bras de fer. La musique est très courante et pratiquée et quand il y de la musique, c’est souvent pour danser

Les jeux de société sont la marelle, le Katawa, un jeu Frangien de pari qui ressemble au backgammon, et emploie un boulier et des cartes, et le Meteretron, un croisement complexe entre un jeu d’échec et d’abalone considéré comme le roi des jeux de stratégie.

Les loisirs sexuels

L’accès aux services sexuels n’est pas réservé qu’aux hommes : selon les régions, y a des lieux pour les femmes libres tout à fait admis. Le risque de tomber enceinte est très réduit par l’existence de différents types de symbiotes rendant infertiles. Le second point est que les loisirs sexuels ne sont pas l’apanage des maisons closes et de leurs Houris et des Jardins d’Esclaves. Il y a une forte prostitution, même si elle mal vue. Quant aux Courtisans, ils leurs Salons de Fumerie tout à fait publiquement.

Le plus bas de cette échelle, ce sont les prostitués: la plus basse classe sociale, y compris des hommes, qui vendent leur corps à même la rue. Autant dire que c’est une activité dégradante, dangereuse, et interdite par l’Eglise.

Viennent ensuite les Maisons de Houris, des maisons de passe de bas étage où des esclaves enchainées dans des alcôves lugubres sont contraintes à faire de l’abattage pour des clients peut regardant. Les esclaves qui y finissent connaissent un des pires sorts de l’asservissement.

Les Jardins des Esclaves sont des sortes de harem où une personne riche peut profiter dans un cadre luxueux des Esclaves des Plaisirs à sa disposition. Le niveau de qualité diffère selon le luxe et les tarifs, et certains sont des havres de la sexualité la plus luxueuse et débridée. Il y a quelques Jardins des Esclaves ouverts aux femmes, avec des esclaves mâles et femelles.

Les Salons de Fumerie des Courtisans sont abordés ci-dessus.

7- Justice & lois

Nous allons nous intéresser à ce qui concerne les principes et les points communs des lois et de la justice lossyanne et préciser aussi les quelques exceptions.

Les principes de la justice lossyanne

Si la plupart des communautés humaines se dotent de lois, les organes judiciaires, eux, sont nettement moins communs. Le monde de Loss ignore en règle général ce qu’est une force de police. Cela donne une justice qui est souvent appliqué au bon vouloir des habitants et des communautés quand celle-ci n’est pas soumise aux caprices des autorités en place. En gros, la justice dans le monde de Loss est assez rarement juste et souvent expéditive. Cependant, les lossyans considèrent la notion de justice de haute valeur et ses représentants chargés de la rendre comme des hommes honorables.

Pour comprendre ce paradoxe, il faut s’attarder sur les principes de la justice lossyanne :

Les Vertus & la Loi

Les Vertus sont le socle des lois qui se réfèrent aux principes d’Honneur, de Courage, et de Sagesse. Le vol, la duperie ou le mensonge sont des crimes à l’Honneur ; la lâcheté, la trahison, la désertion au Courage. Quant à la Sagesse, elle implique qu’un acte stupide ou irréfléchi, fait sous l’effet de l’alcool, de drogues ou d’une altération mentale est totalement de la responsabilité de celui qui le commet, sans la moindre circonstance atténuante.

Cela veut aussi dire que certains crimes d’Honneur sont acceptables. Que la mort d’un agresseur ne sera pas condamnée et que certaines duplicités pour protéger des êtres chers sont pardonnables si le coupable ait prévu la manière de rattraper son crime ou le dénoncer.

Plus de détails au chapitre les Vertus P…

La responsabilité individuelle

Chaque individu est responsable de ses mots, faits et gestes, il doit donc en assumer les conséquences. C’est pour cela que les lossyans font attention à ce qu’ils disent car ils se doivent d’assumer tous leurs propos et se préparer à en répondre devant un accusateur.

Si un homme se fait cambrioler en son absence il peut considérer aussi responsable que le voleur et ne pourra demander compensation des biens volés. Un homme pauvre ne pourra justifier de ne pouvoir payer ses impôts parce qu’il n’en a pas les moyens y compris si on saisit ses biens ou qu’on asservit les siens. Le contexte est rarement pris en compte dans un crime, ni la personnalité du criminel, sauf si des individus témoignent qu’il a respecté les Vertus.

Les Dogmes de l’Eglise

Les Dogmes sont appliqués de manières très diverses en fonction de l’importance locale de l’Eglise mais ne sont jamais ignorées ; généralement la justice civile l’intègre dans ses lois. Pour résumer, on les respecte toujours mais rarement à la lettre. L’Athémaïs ne les applique que pour les plus graves hérésies, et les sociétés non Conciliennes les ignorent

Plus de détails au chapitre Le Concile Divin P…

La justice dans les communautés & les Cités-états

Dans les communautés et villages, le coupable d’un crime est en général arrêté par les habitants, parfois par les gardes et hommes de mains de l’autorité locale, puis trainé devant le conseil de la communauté qui va entendre les plaignants, le coupable, et décider de la sentence au crime concerné selon les lois et traditions du coin. Le procès sera plus ou moins vite expédié, peut être public ou rendu en privé, et la peine est totalement soumise au bon vouloir du conseil ou du chef local. Il arrive aussi que les habitants se fassent justice eux même sans attendre

Dans les cités et grandes villes, la justice emploie un personnel dédié à la faire respecter et appliquer. C’est le plus souvent les gardes locaux qui font office de police, mandatés par le sénat ou les dirigeants de la cité, mais aussi par les guildes et confréries ou encore l’aristocratie. Chacun défendant les intérêts de qui le paie, leur champ d’action et leur degré d’intervention diffère donc, parfois jusqu’à être en conflit avec les autres forces de sécurité.

Si chez les Dragensmanns ou les Forestiers la justice est rendue d’une manière similaire à celle des communautés et villages, seulement avec une meilleure organisation, dans les cités conciliennes la loi est dispensée par des magistrats de métier avec des juges dispensant la loi, des magistrats chargés d’instruire les procédures, des avocats et légistes experts des différents codes de loi, le tout dans des tribunaux.

En théorie, tout citoyen a droit à un procès, mais rien n’assure de son équité. Pouvoir profiter d’un juste procès devant ses pairs dépends de son rang social et de sa fortune : pour un voleur de bas-peuple, ce sera une décision prise en quelques minutes et appliquée immédiatement. Seuls les membres du pouvoir et individus argentés er influents pourront profiter d’une vraie justice. Les autres évitent de leur mieux de subir les foudres de la loi s’arrangent entre eux pour régler leur compte et se faire justice même si des magistrats intègres essayent de dispenser une justice plus équitable et populaire.

Les procès de litiges civils et commerciaux sont instruits à partir de plaintes. Le magistrat chargé d’arbitrer le conflit est en partie payé par la partie accusatrice, et le litige est réglé selon les lois locales.

Procès & condamnations

Si la loi lossyanne n’applique ni le principe de présomption d’innocence, ni la notion de caution et tout inculpé est enfermé jusqu’à son procès. Si les riches et les puissants seront assignés à résidence ou enfermés dans des appartements confortables, tous les autres finissent dans des cellules exiguës et ont de la chance s’ils le sont avec leurs vêtements : dénuder un captif avant de le jeter au trou est courant.

L’instruction d’un procès consiste à constater le crime et ses circonstances, réunir les témoins des faits et trouver un avocat et des individus pouvant faire caution de moralité, si on en a le temps. Obtenir les aveux de l’accusé implique maltraitances et tortures pour accélérer la procédure, mais les lossyans tendent généralement à penser que la torture ne fait avouer que les crimes les plus graves et impardonnables. Les esclaves ne peuvent officiellement jamais témoigner. Dans les faits, cela dépend des autorités du juge et ils seront fréquemment torturés pour s’assurer de la véracité de leurs propos, ce qui implique qu’ils témoignent souvent ce que le tortionnaire veut leur faire dire. Une fois réunis les différents éléments, le procès a lieu : le juge entend les différentes parties, les témoignages, les plaidoiries et décide de la peine en s’appuyant sur les lois locales. Il y a ou non un conseil pour discuter de la peine selon les régions, et l’importance du procès.

Les peines sont en général exécutoires immédiatement, rarement de la prison : dédommagements, coups de fouet ou de bâton, pilori, humiliations publiques, mise au ban, mutilations, asservissement et parfois la mort sont les peines courantes. Les Lossyans condamnent à mort pour des délits qui pour les hommes du 21ème siècle ne le mériteraient pas du tout ; citons l’agression d’un maitre-marchand, d’un membre de l’Eglise ou de l’aristocratie, le sacrilège ou l’hérésie, l’incendie urbain, la piraterie, l’espionnage industriel, le vol de loss-métal ou encore le viol, ainsi que toute forme d’agression physique sur les enfants. Si vous avez de bonnes raisons d’avoir commis un meurtre et/ou une position d’influence privilégiée, vous serez condamné à verser un dédommagement à la famille du défunt.

Les peines de mort sont parfois cruelles et publiques. La mise à mort la plus courante reste cependant l’égorgement ou la pendaison. La prison est une peine très rare pour s’assurer que le condamné ne puisse s’enfuir tandis que les siens règlent un dédommagement.

Les duels & vendettas

En règle générale les lossyans règlent leurs comptes sans s’entretuer, à cause d’une coutume qui dit que l’homme qui en tue un autre en duel est responsable de sa famille. Mais en cas de litige, le duel à mort peut arriver. Celui-ci peut se faire d’homme à homme ou via des champions. Le duel est parfois proposé, voire imposé lors d’un procès pour litige par des magistrats.

Les maitres-marchands et en général tous les hommes puissants règlent souvent leurs problèmes à coup d’assassins et d’empoisonneurs. Quand ces règlements de compte prennent des dimensions familiales, clanique ou entre guildes concurrentes, cela devient une vendetta : la vendetta est une affaire de dette d’honneur sans fin, qui grossit à chaque crime d’honneur des deux parties. Le seul cas où la justice intervient, de manière souvent musclée, c’est quand une vendetta menace la stabilité publique de sa cité-état.

8- Codes sociaux & vie quotidienne

Pour qui, parmi nos lecteurs, aura voyagé un peu, il aura rapidement constaté que la politesse et les conventions changent très vite et qu’il suffit de faire 1000 km pour que la politesse de l’un soit l’injure de l’autre.

Sur Loss c’est un peu pareil. Un exemple simple en est qu’une des pires injures au sein de l’empire de l’Hemlaris est d’adresser la parole, dans sa maison, à une femme à laquelle on n’a pas été présenté, fut-elle la dernière des servantes. Alors que ne pas saluer les femmes dans une maisonnée Armanthienne est un très bon moyen de se faire jeter dehors. Autre exemple, retirer ses armes en entrant dans une maison de culture Dragensmann est un signe de soumission au maitre des lieux, pas de politesse.

Politesse & conventions

Saluer : la poignée de main pour saluer est courante, mais pas systématique. Les Hégémoniens comme les Hemlaris et les Ar’anthia des Cités-Unies ne se touchent jamais pour saluer. Les premiers saluent bras levés, les seconds s’inclinent plus ou moins bas selon le rang leur interlocuteur. Les Dragensmanns se saluent en se donnant des accolades et de grandes claques sur l’épaule. Les Jemmaï placent leur paume à plat sur la paume de leur vis-à-vis. Les Teranchens serrent la main, mais feront souvent l’accolade. Enfin, les San’eshe s’embrassent s’ils se connaissent ou se présentent en guise de premier salut.

Se présenter : les lossyans se présentent la première fois par leur prénom, leur cité d’origine et leur surnom, puis, parfois leurs titres et nom de famille. C’est très fréquent qu’une femme rajoute « fille de» pour informer son interlocuteur de l’identité de son tuteur officiel. Si elle est mariée, elle remplacera par « femme de».

Entrer dans une maison : chez les Athémaïs, on se déchausse, comme dans l’Hemlaris. Dans toutes les Mers de la Séparation, on ne pénètre pas armé sans y être expressément invité, sauf chez les Dragensmanns pour qui se désarmer est une faiblesse et chez les Hemlaris dans le cas de leur aristocratie. Chez les Jemmaï et les Nomades des Franges, on vide sa gourde devant la porte pour la faire remplir dans la maison

Hospitalité : On ne peut refuser l’hospitalité à une personne dans le besoin, un homme invité ne doit y commettre aucun crime ou affront. La plupart des peuples respectent cette règle, bien que les Svatnaz et les San’eshe y soient très réticents. Dans l’Hemlaris on accordera le gite et le couvert à un non-Hemlaris, mais le plus souvent dans une remise ou une étable. L’invité est traité comme un membre de la famille, mais en échange offrira son aide le temps de son séjour. Pour les Dragensmanns, celui qui est invité dans une demeure laisse un présent et repart avec un cadeau de la famille. Dans les Plaines de l’Etéocle, l’invité a les pieds lavés par une des femmes de la maison, esclave, servante ou fille de la famille. Dans l’Athémaïs, un invité dispose des esclaves de la maisonnée comme si elles lui appartenaient, mais en échange il doit laisser un présent, même une pièce de monnaie.

À table : La fourchette est une fantaisie connue seulement dans l’Hégémonie. Les gens mangent à la main ou s’aident de cuillères et couteau. Les baguettes sont répandues dans l’Hemlaris, les Cités-Unies et Armanth, mais pas dans l’Athémaïs. On se mets à table les mains lavées. Les esclaves doivent manger au sol, sauf sur ordre exprès de leur maitre. Dans les banquets et réunions de famille, les femmes ne mangent pas avec les hommes, une tradition qui disparait dans l’Athémaïs. En Hégémonie, les femmes mangent après les hommes. Chez les Dragensmanns, tout le monde est affalé à table en même temps, esclaves compris.

Hommes & femmes : On ne touche pas à une femme sans son consentement, que ce soit une gifle ou lui attraper le bras. Quand un homme accompagne une femme, celle-ci est à sa gauche pour éviter qu’une femme gêne l’homme chargé de la protéger quand il dégaine son arme. Cette règle est imposée aux esclaves-femmes, qui doivent marcher à gauche de leur maitre. L’homme entre en premier dans une maison parce qu’en cas de traquenard, c’est le premier qui s’exposera. Même une Femme d’Épée aura bien du mal à changer cette habitude. Le fait de laisser s’assoir une femme avant l’homme qui l’accompagne n’est pas une politesse répandue sauf dans le sud, comme le fait de céder systématiquement sa place assise à une femme. En général les lossyans le font selon la santé ou l’âge, pas selon le genre.

Titres de politesse : Les langues lossyannes emploient en général plusieurs pronoms et conjugaisons destinés uniquement aux formules de politesse et aux rangs sociaux. Les titres sont donc assez peu usités, la politesse est dans la langue elle-même. Le tutoiement est le plus courant et se pratique par défaut, le vouvoiement est une déférence marquée. L’athémaïs comporte cinq pronoms de ce type et une conjugaison pour les rangs sociaux, donc on emploiera un des trois pronoms pour marquer l’intimité ou la neutralité avec son interlocuteur ou pour signifier ses intentions amicales. Les deux autres sont pour l’un réservés aux parents et supérieurs proches, pour l’autre aux éminences. On emploie donc peu : monsieur, seigneur, altesse, etc. seule exception, le terme madame qui insiste sur le respect –mais aussi la différence sociale- envers toute femme. L’autre exception les autorités de l’Eglise, nommés « Excellence ».  Les Dragensmanns se fichent totalement des titres, y compris concernant leurs chefs. Dans l’Empire de l’Hemlaris, les formules, pronoms et titres de politesse sont strictement codifiés.

Les rendez-vous : Les Lossyans n’ont pas en général pas de montre, il n’y a pas d’horloges à chaque place et tout le monde mesure habituellement le temps à la position du soleil. Les lossyans pour se donner rendez-vous se fient à l’aube, au zénith, au crépuscule, ou à des choses aussi précises que « cet après-midi ». On ne s’offusque donc pas vraiment d’un retard et on va plutôt s’en inquiéter.

Les codes vestimentaires

Les premiers codes vestimentaires concernent les règles de décence, en fonction de la morale concilienne, et tout ce qui concerne la nudité.  Ils sont d’ailleurs en partie partagés par les peuples non-conciliens, San’eshe exceptés. Pour résumer : La nudité est très mal vue, comme se découvrir le ventre et les cuisses.

Tout ce qui va du genou à la poitrine, chez la femme, doit être couvert. Pas de ventres ou de dos à l’air, ni de jupette. Ces fantaisies font partie des signes ostentatoires des esclaves, dont on exige souvent qu’elle expose ses formes. Autant dire que toute femme libre évite ce type de méprise. Dans l’ensemble des cultures conciliennes, on évite les tenues moulantes, sauf dans des cas précis de raisons pratiques.  La robe ou jupe longue est de rigueur, et dans le sud des Mers de la Séparation, aucune femme ne dénude jamais sa gorge : les décolletés ne sont jamais plongeants. En Athémaïs, les femmes portent, sous des robes assez légères, des pantalons et chausses. Enfin, chez les Hégémoniens, comme chez les Gennemons, les femmes se couvrent les cheveux, et dans l’empire d’Hemlaris, jamais une femme, sauf pour des questions de travail, ne laisserait entrevoir ses jambes, ses bras ou exposer un décolleté.

Les codes vestimentaires masculins existent aussi, mais sont plus larges. Si être torse et bras nu est commun, il est très malvenu de se découvrir au-dessus du genou, pour des raisons similaires aux femmes : seuls les esclaves dévoilent leurs cuisses. C’est d’ailleurs pour cela que dans tout l’Athémaïs, jamais un esclave ne portera de kilt ou jupe par-dessus ses braies, réservé aux hommes libres. On tolèrera cependant plus facilement que pour les femmes des exceptions pour raisons de travail. Toutes ces considérations sont respectées, mais avec plus de liberté, par les Jemmaï, les Erebs et les Dragensmanns mais ignorées par les Forestiers ; quant aux San’eshe, ils vivent à demi nus, hommes et femmes.

Concernant les parures, tatouages et les bijoux, il y a là aussi quelques règles : on ne porte jamais de ras-de-cou ; les ras-de-cous et colliers serrés sont des colliers d’esclaves que nulle personne libre n’aurait idée d’arborer. C’est pratiquement la seule contrainte générale. Les bijoux sont très variés, avoir des oreilles percées est commun pour les femmes, mais aussi pour pas mal d’hommes. Les bijoux faciaux et piercings ne sont pas inconnus, mais vus comme des apparats tribaux et primitifs. Seules les esclaves, et particulièrement les Languirens, ont les tétons percés. Ça ne viendrait pas à l’idée d’un homme ou d’une femme libre.

Les tatouages sont assez répandus. Il est plus facile pour les hommes que les femmes de les afficher, mais ces dernières apprécient ces décorations intimes et indélébiles. Ce sont le plus souvent des motifs décoratifs complexes, rarement des scènes représentatives. Il est commun qu’une esclave soit tatouée par son propriétaire pour en accroitre la beauté et la valeur. Les tatouages existent chez les Aren’thia des Cités-Unies et les Forestiers, un peu plus rarement chez les Dragensmanns.

La seule restriction des couleurs concerne l’usage du rouge carmin. Le rouge profond est la couleur exclusive des capes et toges des tribuns et des légionnaires de l’Ordinatori. Quant aux chaussures et bottes à hauts talons, elles sont peu répandues, mais portées par les hommes et les femmes, pour compenser une petite taille chez les plus aisés. Les talons aiguille n’existent pas.

5- Nourriture, boissons et étoffes

Dire que les lossyans ne mangent pas vraiment comme les terriens du 21e siècle serait enfoncer une porte ouverte. Nous allons décrire leurs habitudes alimentaires, les produits les plus courants, les plus typiques aussi et ce qu’on trouve dans les auberges, mais aussi dans les étals des tisserands et des drapiers. Les habitudes, coutumes, produits à disposition varient beaucoup, on va donc faire pas mal de généralités.

Les boissons :

Les lossyans boivent peu d’eau et on évite autant que possible de se désaltérer à la rivière. La raison est simple : l’eau peut tuer. Les épidémies pour cause d’eau contaminée font des ravages et les étangs et rivières grouillent de parasites. Les lossyans boivent de préférence des boissons fermentés ou bouillies, y compris le lait. Les jus de fruits, peu courants, sont l’exception.

La boisson la plus courante est la bière que l’on prépare à base de grains fermentés, le plus souvent en fonction de ce dont on dispose sur place. La vraie bière au malt d’orge ou de blé et au houblon, assez chargée d’alcool, est une bière festive. La version courante est une bière blanche et amère, nourrissante et très légère en alcool.

Juste après vient le thé. Il y en a des quantités de variétés, qui regroupe les tisanes et infusions, mais la plupart des mélanges incluent des feuilles de la plante de théier, que l’on fait pousser partout. Certaines variétés et mélanges dépassent en prix les vins les plus rares.

Enfin il y a le vin qui est produit partout dans les Mers de la Séparation, jusqu’aux limites sud de l’Hégémonie. Les Etéocliens en ont fait une de leurs spécialités, disputée uniquement par les Teranchens. Les Athémaïs en boivent beaucoup et n’est pas rare qu’il soit la boisson principale des travailleurs, coupé d’eau (bouillie bien sûr) et légèrement épicé. On distingue deux grands types de vins, nommés respectivement le « Saccato » littéralement la piquette, et « l’Aurovim » le vin de garde. Le premier est acide, se boit coupé et ne se conserve pas, le second est mis en bouteille et est l’apanage des gens aisés.

Quelques autres boissons typiques :

  • Le kumat : des graines dorées issues d’une graminée géante que l’on torréfie et qu’on broie avant infusion. L’odeur et le goût rappellent le café, c’est une boisson très courue. Avec une simple tasse, n’importe qui se retrouve insomniaque pour douze heures. Il existe une méthode pour en faire un poison.
  • Le doli : une boisson fermentée et salée préparée à base de lait et de levures de pain, qui se conserve bien. Pratiquement sans alcool, d’un goût acre et fort, c’est la boisson des enfants et des esclaves domestiques, parfois aromatisée d’épices ou de miel.
  • L’hydromel : si les Dragensmanns adorent cela, ils n’en sont pas les inventeurs, ce sont les Forestiers, qui exportent à prix d’or leur recette. L’hydromel est localement produit partout, bien que ce soit une boisson festive : les abeilles lossyannes sont plus dangereuses que celles de la Terre.
  • Le Somnae ou vin des rêves : produit à partir de la fermentation de l’applerine, un fruit athémaïs ressemblant à une sorte de pèche violette. C’est un digestif très doux et sucré. Son abus a des effets envoutants, voir hallucinogènes. Certains vins très forts sont employés comme drogue.
  • Le Me-kwei : une bière douceâtre, mais très forte en alcool, d’origine hemlaris, bue soit très froide, soit très chaude, produite à partir de la fermentation du riz et du sorgho. Pour un Occidental du 21e siècle, cela se rapproche du saké.

La nourriture :

Commençons par les évidences : il n’y a ni frigos, ni lyophilisation, ni conserves stériles. Bien que pour le dernier cas, la technique existe, elle est complexe, méconnue et peu répandue encore. Sans compter qu’elle n’est pas infaillible. Les seuls moyens efficaces de conserver la nourriture sont de la sécher, la saler ou la fumer, ce qui n’est pas adapté à tous les produits. Les serres ou cultures sous toit climatisées sont un luxe : avoir un produit exotique frais est rare, quand ce n’est pas tout bonnement impossible.

Les lossyans se fournissent en produits locaux. Seules les bourses les plus remplies permettent d’acheter certains produits frais exotiques qu’on parvient à grand prix à faire pousser. Les lossyans sont contraints aux saisons pour leur variété alimentaire : et si une saison a été mauvaise, on va devoir taper dans les réserves. Une mauvaise année peut facilement finir en famine. Quant à la viande, qui est un produit onéreux, elle est en fait assez rarement fraiche : on va la sécher, la saler, la transformer en charcuterie et la faire durer toute l’année. Le sel est cher : comme il est indispensable, il fait l’objet de taxes conséquentes.

On mange avant tout du pain et des recettes céréalières comme le gruau. C’est un des plats chauds communs pour le petit peuple, agrémenté de légumes frais ou sec, parfois d’un peu de viande salée quand on a les moyens. Le riz est assez répandu dans tout l’est des Mers de la Séparation, et constitue une alternative gouteuse aux céréales bouillies. Les légumes courants sont surtout les pois et fèves qu’on peut faire sécher comme quelques fruits. Certains légumes comme les choux peuvent être traités et conservés en saumure. Enfin, les légumes frais sont ceux de la saison. Les salades sont un met peu répandu.

Manger de la viande fraiche est un luxe, bien que l’élevage soit répandu et que nombre de fermes peuvent abattre un ou deux moras pour l’année. En général, on élève des bêtes pour leurs produits laitiers ; vaches, chèvres (il n’y a pas de moutons sur Loss), mais aussi sikas et même ghia-tonnerres. Ils permettent d’avoir des fromages et du lait et ils sont très répandus. La chasse permet de se fournir en gibier, mais chasser dans le monde de Loss n’est pas sans risques conséquents. Le plus courant apport en protéines animales est la pêche, très développée. Le poisson se sèche et se conserve aisément, et les élevages de poisson d’eau douce sont répandus. Mais cela reste inaccessible aux plus pauvres.

Quelques aliments typiques :

  • Le mora : mammalien aux allures de phacochère consommé comme le cochon. D’un développement rapide, sa viande grasse est facile à conserver et transformer en charcuterie. Il est répandu partout.
  • L’applerine : fruit de l’athémaïs dont l’arbuste pousse aisément même sur les mauvais terrains, tant qu’ils sont ensoleillés. Le fruit est aisé à sécher, mais on veille à ne pas manger ceux qui auraient commencé à fermenter, car ils ont des effets psychotropes.
  • Les dattes : la datte lossyanne ressemble un peu à celle de la Terre, mais fait presque la longueur d’une main. Les dattiers poussent lentement, mais produisent beaucoup. Le fruit, sucré et farineux, est séché ou réduit en farine.
  • Le loba : poisson de haute mer, le loba ressemble à la bonite terrienne et pèse plus que le poids d’un homme. Sa chair est rouge et a un gout assez fin. Le loba est malaisé à conserver mais abondant. Tout port a des navires de pêches qui en ramènent des quantités à destination des citadins.
  • La Pandira : une volaille lossyanne qui ressemble à une grosse pintade au plumage chamarré.
  • Le Til : une graminée dont la fibre est employée pour tisser des étoffes solides et chaudes. Sa graine est comestible ce qui fait du til la céréale la plus cultivée dans le monde. Mais si elle fait un pain convenable, son gruau a un goût de carton.
  • La banane : très répandue dans tout le sud-est des Mers de la Séparation. On la sèche, on la confit, on en fait des farines et elle est très commune, avec des dizaines de variétés.
  • La Larente : grand poisson d’eau douce, vorace mais facile à élever. Sa chaire se sale et se conserve très aisément, et on le consomme presque partout.
  • Le sika : On l’élève pour son lait, son cuir, sa viande et sa laine dans le Nord. La viande de sika se conserve moins bien que celle du mora.
  • La qasit : un tubercule à mi-chemin entre la patate et le topinambour, à la saveur sucrée et douceâtre. Un des légumes qui se conserve le mieux sans traitement particulier et remplace la pomme de terre.

Les étoffes et tissus :

En l’absence de moutons et avec les mammaliens qui en majorité n’ont que peu, voir pas de toison ou fourrure, il y a donc quelques différences vestimentaires avec les tissus de la Terre.

La plupart des étoffes proviennent de deux sources : fournies par des végétaux, comme le til qui permets de tisser des fibres cotonneuses douces et chaudes et par des insectes, car il existe une demi-douzaine de fil de soie différents, aux propriétés variées. Restent enfin les cuirs, très répandus. Les fourrures sont plutôt rares et proviennent en général du grand nord. Seul le sika a une toison un peu fournie, mais seulement dans le Grand Nord, qui exporte sa laine à grand prix.

Les lossyans ont appris à extraire de leur foisonnante nature plusieurs latex employés en industrie mais aussi dans la confection. La plupart du temps, ce sont pour des vêtements et accessoires utilitaires et pour l’imperméabilisation. Mais on les emploie aussi pour des renforts et pièces flexibles de vêtements très ajustés, des corsets aux vestes. Il existe quelques combinaisons moulantes, mais c’est peu répandu et destiné aux monte-en-l’air ou aux gens cherchant un vêtement très isolant.

Les textiles et étoffes qui existent sur Loss :

  • La laine : produite par les sikas au Grand Nord des Mers de la Séparation, elle vau très cher. Elle est surtout destinée à la draperie et la tapisserie.
  • Le velours : produit lui aussi à partir de la toison courte des sikas d’élevage. Il est plus commun que la laine, mais très recherché.
  • Le tussah : soie d’araignée étéoclienne, donnant un fil et un textile plus épais que la soie et moins vaporeux. Il est répandu et d’un prix très abordable.
  • La soie : il en existe une demi-douzaine de variétés. C’est une spécialité de l’Hemlaris, mais adoptée par les Cités-Unies et jusque dans tout l’Imareth. C’est une étoffe prisée et répandue, assez onéreuse selon sa qualité.
  • Le til : une fibre tirée d’une céréale comestible très courante. Cotonneuse, chaude et douce, l’étoffe qu’on en produit est employée dans toute la draperie et la confection, mais aussi dans la voilerie.
  • Le lin : autre fibre très répandue et prisée, le lin permet des vêtements légers, doux et agréables à porter aussi bien en climats chauds que froid, selon la finesse de l’étoffe. Solide, facile à teindre et peindre, il est employé dans tous les domaines.
  • Le chanvre : fibre épaisse et rugueuse, elle est surtout employée en cordages, sacs et tapisserie.
  • Les cuirs : Il existe des quantités d’applications et de forme de cuir employées en confection et ses applications industrielles et domestiques sont sans fin. Son prix dépend de son traitement.
  • Les latex : voir plus haut
  • Les fourrures : comme mentionnés plus haut, les fourrures sont un luxe rare. Les mammaliens n’en ayant presque pas, celles-ci ne viennent que du nord et en faible quantité.

 

 

 

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