Les Chants de Loss, le Jeu de Rôle
décor de premières aventures

La cité d’Elsa, décor de premières aventures, partie 2

Voici la suite du décor de premières aventures : Elsa. Le principe de cette annexe est d’offrir un décor détaillé et préparé, prêt à jouer pour tout meneur de jeu débutant se demandant comment débuter les aventures des PJs. Situé à dessein non loin d’Armanth, le lieu est une petite ville qui présente l’avantage d’être aisément exploitable et facile à mémoriser. Tout y est avec simplicité et en fournissant une galerie de lieux, personnages et intrigues qui fournira des quantités d’idées d’aventures pour vos premiers pas dans le monde de Loss.

5— Les alentours d’Elsa

Climat

Elsa est une ville située au pied d’un massif montagneux qui s’étale du nord au sud, mais profite du climat subtropical de la vallée de l’Argas. On peut décrire plus aisément les conditions climatiques d’Elsa comme méditerranéennes douces et humides. Tout au long de l’année, le temps est doux et la température varie de 15 à 25°C sauf au plus fort de l’été, juste avant la saison des pluies et pendant la mousson, où la chaleur peut atteindre des niveaux caniculaires. Même en plein hiver, les jours de froid sont rare.  Ceux de gel le sont encore plus : on en comptera peut-être une quinzaine sur l’année, tous réunis dans les mois de Lenéio et Mounokio.

Elsa compte rarement de périodes de sécheresse et de manque d’eau, mais c’est arrivé, avec des conséquences dramatiques, la ville n’a guère de réserves artificielles, seulement des puits reliés à un bon réseau de canalisations enterrées et quelques fontaines. Pendant l’hiver, il arrive assez souvent que de grandes nappes de brouillard humide et froid descendent des montagnes et tombent sur la vallée pendant une demi-journée, rarement plus d’un jour. Ce brouillard très dense ralentit toutes les activités et, surtout la nuit et au petit matin, il n’y a pas beaucoup de lossyans qui iraient défier le sort et les démons en sortant par un tel temps sinistre et inquiétant.

Topologie

Elsa est bâtie sur une petite butte entourée de vignes elle-même au flancs de collines, finissant en une journée de marche en pente douce dans les plaines inondables des berges de l’Argas, à l’ouest. A l’est, et à quelques heures de marches, la chaine des monts de l’Argas culmine à 5000 mètres pour les plus hauts sommets locaux, dont le plus connu est le Pic de Rada, que personne n’a jamais tenté d’escalader (pourquoi faire, d’ailleurs ?). Les montagnes sont très escarpées, les vallées très encaissées avec beaucoup de gorges profondes et dangereuses ; il est totalement impossible d’y voyager sans avoir de bons guides et des montures solides.

Les cours d’eau sont assez nombreux, y compris la rivière Cendre, qui coule à quelques centaines de mètres de la ville. C’est un torrent tumultueux aux eaux changeantes et froides, riche de poisson. Elle doit son nom à sa couleur en hiver, d’un brun tirant sur le noir charbon.

Les collines entourant Elsa sont plutôt habitées : sur une distance d’une demi-journée de marche on traversera nombre de champs, prés et vignes, avec hameaux et villages fortifiés, le plus souvent au bord des torrents ou bâtis sur une butte. On pourra aisément trouver de quoi se reposer, dormir et de restaurer et même de quoi faire soigner des montures. Cependant les fermes isolées sont rares et sont toujours fortifiées et assez vastes. Le paysage reste civilisé à l’ouest jusqu’à l’Argas et les villes voisines. Par contre du côté des montagnes, passé une demi-journée, on est en plein milieu sauvage, avec des villages très isolés les uns des autres dans les vallées, beaucoup de forets profondes et le plus souvent sauvages et l’apparition de la faune habituelle de Loss, c’est-à-dire particulièrement dangereuse pour tout lossyan. On pourra tomber sur des hameaux et des masures perdues à flanc de montagne, toujours sur des saillies rocheuses ou à flanc de falaise, fortifiés au mieux ou bien dissimulés. Et il sera assez rare que les habitants des lieux soient amicaux.

Habitants

Les alentours d’Elsa sont assez peuplés, principalement par des fermiers et viticulteurs, mais aussi quelques éleveurs. Quand on se dirige vers les montagnes, une des activités agricoles les plus courantes est l’apiculture, mais aussi des activités industrielles autour du bois, même si c’est uniquement pour le marché local. Dans ce domaine, les forêts de la vallée de l’Argas sont bien plus exploitées. S’il n’y a pas de mines de minéraux dans la région, on y exploite des gisements de quartz pour exporter la matière brute transformée en cristal à Armanth, ainsi qu’un peu d’obsidienne, car la pierre est encore pas mal utilisée dans les villages et communautés de montagne pour son tranchant, et exportée aussi en bijouterie de faible valeur.

La plupart des habitants de la région sont assez accueillants dans les collines cultivées. Il n’en est pas de même quand on va vers les montagnes. Sans les vallées, les villages vivent parfois en semi-autarcies et ont peu de visites. Ils se montreront toujours relativement méfiants et froids, ou même carrément hostiles avec une troupe trop exotique ou armés. Le voyageur commun, lui, s’y sentira le plus souvent clairement malvenu.

Enfin, et en toute logique, il y a aussi des communautés très isolées de bandits de grands chemin et de pillards. Ceux-ci peuvent être très bien organisés au sein d’un village complet et aller commettre leurs méfaits à bonne distance de leur repaire, ou encore contrôler une vallée profonde dans les montagnes et rançonner, voire enlever et revendre tout ce qui passe par chez eux. Cette criminalité est une sorte de danger endémique qui surpasse même les dangers de la faune –sauf au cœur des zones sauvages- et qui explique l’insistance de gens comme Oratio à créer une vraie garde de cité pour régler efficacement le problème. D’ailleurs, il n’est pas rare que tous les trois ou quatre ans, des marchands excédés payent une compagnie mercenaire d’Armanth qui va tenter de faire le ménage pendant une saison. Les résultats n’ont jamais réellement été efficaces sur la durée.

6— Événements & fêtes

En plus des grandes festivités courantes dont nous parlons au chapitre La Vie Quotidienne des Lossyans, il y a deux fêtes typiques à Elsa, qui sont des moments très attendus par toute la ville et les villages environnants et donnent à chaque fois lieu à des semaines de préparation, plusieurs jours de marché et de grandes agapes dont tout le monde parle ensuite le reste de l’année.

Les Annatales

A la moitié du mois de Posédio, les vendanges sont en général en passe de se finir, même les plus tardives et trois jours de fêtes sont décrétées et la date annoncée par la guilde des Vignerons et le Conseil, environ un mois avant. Durant ces trois jours, les activités agricoles et industrielles sont réduites au strict minimum, la ville peut pratiquement doubler de population avec un village de tente et de chariots qui encombrent les allées de la cité et les places devant les portes ; le marché et les commerces de bouche ne vont littéralement pas fermer, jour et nuit.

Les Annatales sont l’occasion d’ouvrir et goûter le vin en réserve de l’année dernière, de profiter du jus de raisin fermenté et de la viande des sikas abattus pour l’année. On y festoie et on y boit trois jours et trois nuits durant, et il est assez coutumier que même les esclaves soient de la fête et puisse en profiter. Il règne dans le même temps une grande activité commerciale et les vendeurs ambulants viennent de tous les environs pour en profiter.

La procession du Marty Jarri’wad.

Jarri’wad est le patron local des vignerons. C’était un ancien prêcheur de l’Eglise du Concile Divin, qui fut enlevé par des tribus montagnardes, torturé et exécuté avant que son corps soit exposé comme trophée, il y a environ 150 ans. Contrairement à la légende locale il n’était pas d’Elsa mais de Samarkin. Quant à son rapport avec le vin, la légende est elle-aussi plutôt floue. Ce qui n’empêche pas la ville d’en avoir fait son Patron Béni.

La procession a lieu à la première taille des vignes, aux premiers jours du printemps. Là aussi, c’est l’occasion d’une grande fête et de marchés très animés une semaine durant, mais la procession elle-même ne dure qu’une journée, précédée d’un jour de jeune et de cérémonies dans les temples de l’Eglise. C’est une fête sacrée, qui a même mis fin à des batailles et des guerres par le passé, le temps qu’elle se déroule –et l’occasion de discuter entre adversaires pour arranger les choses.

7— Rumeurs et nouvelles

Une affaire sordide qui risque de finir par attirer la venue d’un prévôt de l’aristocratie d’Armanth et d’enquêteurs peu enclins au compromis, secoue la ville. On en parle qu’à demi-mots, mais plusieurs esclandres ont déjà eu lieu et le Conseil est clairement troublé et divisé : une des jeunes femmes en dressage dans le Jardin des Esclaves de Marra est de la ville, c’est l’une des trois filles d’un ouvrier de l’atelier de tissage, qui crie haut et fort qu’on la lui a prise de force. Or, Marra, appuyé par Bertin Saccio, qui assure que le document est valide, a un contrat de vente en bonne et due forme. Le père, Himad Alin, pour payer des dettes, aurait donc légalement vendu sa fille Sebra, ce qui est plutôt peu courant, mais coutumier dans le monde de Loss. Mais Himad assure qu’il n’a jamais vendu sa fille, jamais signé ce papier, ni n’a jamais été payé la somme de 50 andris d’argent précisée sur le contrat. Il a porté plainte devant le Conseil, a été débouté une première fois, et s’en est plaint à l’Espicien. Beaucoup de gens pensent que cela risque de mal finir, quelle que soit la manière dont cela finira, d’autant que nombre d’ouvriers et de petits artisans de la ville commencent à prendre le parti du père.

Depuis deux hivers, cinq villages ont été pillés et rançonnés par un groupe de bandits de grande chemin qu’on a surnommé les Charognards. Plusieurs jeunes femmes et quelques garçons ont été enlevés et tout le monde se doute qu’ils ont finis sur le Marché au Cages d’Armanth ou dans d’autres lieux de trafic d’esclaves. L’enquête menée par Oratio et ses Crocs d’Acier n’a rien presque donné, pas plus que deux expéditions appuyés par les Ordinatorii pour essayer de les trouver. Le capitaine a juste pu conclure que ce ne sont sûrement pas les montagnards qui, eux aussi, semblent avoir essuyé attaques, enlèvements et menaces, mais malheureusement, la rumeur dit le contraire et beaucoup d’hommes dans Elsa et les alentours seraient prête à aller en découdre, quitte à se tromper d’adversaire.

Des montagnards du village isolé d’Erbeza auraient trouvé dans l’année dernière des Ruines Anciennes jusqu’ici dissimulés derrière un glacier d’altitude. Personne n’y croyait guère, mais depuis la fin de l’hiver, Erbeza ne donne plus aucunes nouvelles. Village le plus enfoncé dans les montagnes et un des plus autarciques, cela ne surprendrait guère, mais en général, ses apiculteurs descendent dans la vallée une à deux fois par an pour vendre leur miel, et cette année, ils ne sont pas venus. Et cela titille l’attention de bien des gens : après tout, n’y avait-il pas une légende un peu passée de mode parlant du Krak de glace, une Ruine Ancienne dans ces montagnes ? Toujours est-il que le Conseil d’Elsa se fait rappeler à l’ordre au sujet d’Erbeza et devrait sans doutes préparer une expédition pour aller vérifier ce qui est arrivé au village… et vérifier la rumeur du Krak.

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