Les Chants de Loss, le Jeu de Rôle
Supplément Voyages

Les soins aux animaux

Le monde de Loss introduit pas mal de montures et d’animaux de bât différent, qui ne sont en général pas comparable aux chevaux et aux bœufs de la Terre. Mais comme eux, ces animaux ont besoin de soin, d’entretien et de ravitaillement qui nécessitent quelques éclaircissements, que vous allez trouver plus bas. Pour les informations plus détaillés sur certains animaux et attelages, vous pourrez les retrouver au chapitre suivant.

1- Le problème de l’alimentation

Si l’humanité a domestiqué et dressé des herbivores comme montures et animaux de bât, ce n’est pas par hasard. Il s’agit simplement des animaux les plus faciles à nourrir ! Les végétaux se trouvent partout, et l’humain sélectionne préférentiellement un animal qui n’est pas trop difficile à ce sujet et peut brouter l’herbe et les végétaux les plus facilement accessibles.

Mais la chose, si elle est évidente, n’est pas si simple et mérite d’être développée, parce que certains herbivores de Loss ont beau pouvoir manger tout ce qui ressemble à du fourrage ou du feuillage sans être difficiles, n’en seront pas moins compliqués à nourrir. Quant aux animaux omnivores ou carnivores, là, c’est encore une autre paire de manches.

Les grands herbivores

Un cheval lossyan mange entre 7 et 10 kg de fourrage ou d’herbe broutée par jour. S’il peut se nourrir tout seul, il y passe environ 12 heures de sa journée. Mais un longila, lui, consacre entre 15 et 18 heures par jour à brouter des feuilles ! L’animal pèse entre 12 et 20 tonnes, et sa version domestique, en général de l’ordre de 12 à 15 tonnes, exige 180 kg de feuillage frais ! C’est ce qui lui prends autant de temps par jour à brouter. L’avantage du longila domestique est qu’il peut passer trois jours en se contentant du strict minimum, voire faire la diète. Mais tous les trois jours, il a besoin de refaire ses réserves et avalera 600 à 700 kg de feuilles ou de fourrage, si on lui en propose. C’est pour cela que c’est un animal qui, s’il est apprécié pour son énorme capacité de port et ses dimensions qui découragent les prédateurs, demande tout un personnel de soin et des attentions particulières, simplement pour l’alimenter. Et on retrouvera le même problème avec tous les herbivores qui comptent leur poids en tonnes. Le ghia-tonnerre et, dans une moindre mesure, l’aramios, ont besoin de pouvoir accéder facilement à de grandes quantités de fourrage, ou qu’on leur laisse le temps, soir et matin, de brouter tout leur saoul en cours de voyage. Seul le kaerin, malgré ses deux tonnes et demi de moyenne, a un régime alimentaire aussi aisé à gérer que le cheval, puisque l’animal est connu pour pouvoir brouter n’importe quoi tant que c’est végétal et sait se contenter de peu au besoin.

Les omnivores & les carnivores

Les omnivores commencent à poser nettement plus de problèmes alimentaires. Il est facile de nourrir un chien, qui arrive à avaler et digérer un peu tout et n’importe quoi, ce dernier peut se contenter de peu, même s’il faut prévoir environ un à deux kilos de nourriture carnées et restes pour un chien lossyan moyen. Or, le griffon domestique est bien plus gros. Il est issu d’une branche de prédateurs opportunistes, charognards si l’occasion se présente et, s’il est devenu omnivore, il ne se portera pas bien sans une certaine quantité de nourriture carnée dans son alimentation. Et s’il crève de faim, il est parfaitement capable d’aller se servir lui-même. Et là, sa nature de prédateur n’est pas au bénéfice de l’homme. Pour nourrir un griffon de monte, il faut compter entre 4 et 6 kg de viande carnée et de restes par jour. Il peut manger n’importe quoi, viandes, poisson, abats et se moque un peu de l’état de fraicheur des aliments, mais cela représente quand même une sérieuse quantité. Elle peut être réduite de moitié pour de courts trajets si on ne fait pas courir l’animal. Un griffon bien nourri d’une bonne quinzaine de kilo de viande fraiche peut tenir une diète de quatre à six jours avec un cavalier sur le dos. Mais cela représente donc la nécessité d’un approvisionnement complexe et régulier, ce qui devient vite compliqué quand il faut aussi nourrir les humains. Et on ne le laisse pas un griffon domestique chasser seul : il en est incapable et ne parviendra qu’à se fatiguer et tendre à redevenir plus sauvage et donc plus dangereux. Il faut le nourrir et donc chasser pour lui, à la rigueur, avec lui, ce qui aiguisera ses talents mais ne le poussera pas à redevenir sauvage. Bref, un griffon domestique s’apparente de ce côté-là au chien… mais en bien plus gros et en bien plus coûteux en alimentation.

Le cas du Dragen est encore plus compliqué, puisque ce dernier, même domestiqué, reste un prédateur de grande taille qui, en règle général, chasse en solitaire. Les dragens domestiques sont piscivores autant que carnivores, les Dragensmanns les nourrissent de sika et de poisson, frais ou séchés et prévoient toujours une réserve de voyage, car nourrir l’animal sur le terrain ou en cours de voyage n’est jamais facile. Un dragen pèse entre 750 kg et une tonne deux cent ; sa ration quotidienne de viande ou de poisson est de 15 à 20 kg. L’avantage est que les dragensmanns ont domestiqués leur monture favorite en la nourrissant comme elle se nourrit à l’état sauvage : un repas tous les trois jours environ. L’animal est alimenté le soir, pour avoir la nuit pour digérer, et peut ingérer en une fois une 75 kilo de viande ou de poisson. Mais on réalise très vite le coût astronomique que peut représenter le nourrissage de ces animaux. A noter que par sa nature, le dragen ne perds que très peu ses capacités de chasse en solitaire, même domestiqué. Il saura chasser en duo avec son monteur et les dragensmanns privilégient cette méthode pour nourrir leur animal en déplacement, quand ils ne disposent pas des réserves suffisantes.

3- Les montures et la faune de Loss

Une chose que vous ne verrez pas souvent dans une caravane ou une armée en marche, ce sont des griffons et des chevaux côte à côte. La raison est évidente, mais on n’y songe pas au premier abord : l’un est une proie, l’autre un prédateur. Et la cohabitation n’est jamais évidente, même avec des animaux domestiqués et dressés. On va donc parler ici de ces problèmes, et aussi de ceux qu’imposent la faune sauvage aux montures lossyannes.

Une caravane n’est jamais faite d’équidés

On ne va pas revenir sur les problèmes inhérents au voyage pédestre ou à monture sur Loss, nous l’avons pas mal abordé. Mais ces problèmes imposent des conséquences culturelles notables : dans les grandes caravanes qui sillonnent les routes et les grand accès commerciaux du monde de Loss, le cheval n’est jamais l’unique animal de bât ou de monte.

Une caravane de transport est le plus souvent constitué de chariots tirés par de solides et massifs bœufs qui tiennent plus de l’auroch que de la vache laitière ou encore de longilas pouvant porter de véritables habitats sur leur dos. On peut aussi atteler des ghia-tonnerre, même si l’animal est ombrageux, ou encore des aramios. Le cheval, lui, va être employé pour servir de monture aux escortes, tandis que les éclaireurs seront plutôt juchés sur des griffons.

Pourquoi cette variété ? Pour avoir une masse finale au sein d’une caravane qui va décourager les prédateurs. Mis à part le cas un peu particulier du Draekya qui, de toute façon, va rarement trouver intérêt à attaquer ce genre de cible, la plupart des prédateurs de Loss vont simplement éviter de s’attaquer à une caravane où se trouvent des animaux capables de les blesser. Un prédateur blessé, c’est un prédateur potentiellement mort. Même les puissants tarbosarres, réputés idiots, ne vont pas tenter quelque chose devant des grands bœufs de trait, ou encore des aramios et des ghia-tonnerres entourés d’humains armés. Quant aux griffons, leur technique de chasse à la course ne fonctionne qu’en forçant leur proie à s’épuiser sur de longues distances. Si leur proie est entourée d’humains bardés d’impulseurs, ils vont rapidement renoncer, sauf s’ils sont affamés ou que la caravane elle-même est de toute évidence trop affaiblie pour résister longtemps à leur harcèlement.

Les chevaux de guerre

Les chevaux de guerre sont dressés à ne pas être effrayés ou paniqués par le tumulte d’un champ de bataille et sélectionnés pour leur puissance autant que pour leur agressivité. Mais ce qui prime est d’avoir un animal qui n’est pas enclin à fuir le danger. Ainsi, si les chevaux Dragensmanns sont énormes et massifs, les chevaux de guerre Gennemons sont relativement petits, mais particulièrement intrépides. La plupart du temps, les chevaux de guerre sont entrainés à manœuvrer avec des prédateurs lossyans, le plus souvent, des griffons ou des dragens. On évite, car c’est peu utile, de leur apprendre à fonctionner en collabo ration avec des ghia-tonnerres. Ces mammaliens sont le plus souvent paisibles tant qu’on ne les dérange pas mais, quand ils sont en fureur, ils sont bien trop dangereux pour y risquer un cheval en apprentissage. Les chevaux de guerre ne sont donc pas affectés en général par les prédateurs lossyans les plus courants. Néanmoins, lors d’une charge de cavalerie, on ne laissera jamais chevaux et griffons charger dans le même bataillon : les griffons de guerre sont dressés à tuer et déchiqueter hommes et chevaux adverses. On craint toujours, à raison, qu’au moment de la charge, la fureur des griffons ne sème la panique dans les chevaux les plus nerveux ou les moins bien dressés, brisant la cohésion de la charge toute entière.

Les griffons de guerre

Le griffon a été domestiqué et sélectionné depuis longtemps pour perdre son agressivité de prédateur en meute et travailler en coopération complète avec les lossyans. Techniquement, la version courante des griffons est même sacrément docile et affectueuse comparé à l’animal sauvage, qui reste redouté partout sur Loss. Le griffon de guerre est pourtant un de ses usages privilégiés : des lignées domestiques ont été sélectionnés non pour leur taille, mais pour leur capacité à devenir agressif au cœur d’une mêlée. Ainsi le griffon de guerre employé en cavalerie n’est pas un animal dont on compte sur le rapport masse-vitesse pour tailler l’ennemi, mais sur la capacité de l’animal à se mettre à harceler et ravager l’ennemi une fois la charge engagée en mêlée. Difficile de dire ce qui est alors le plus impressionnant entre une charge de cavalerie équestre lourde, bardé d’acier, de linotorci et de lances, et une charge de griffons écumant de rage et de férocité traversant les lignes ennemis en donnant du bec et des griffes pour déchiqueter tout ce qui bouge. Les griffons de guerre sont donc nettement plus ombrageux et nerveux que les griffons de monte. Ils tendent à être agressifs et exigent une forte poigne pour les tenir convenablement et éviter les accidents. On ne laissera jamais des enfants ou des chiens approcher des griffons de guerre.

4- Les soins et le harnachement

Si les voyages prennent du temps, c’est parce que, comme nous l’avions brièvement mentionné auparavant, il faut le temps de préparation avant la journée de voyage, et une fois celle-ci achevée, avant le bivouac. Et dans ces préparatifs, le plus chronophage est sans hésitation les soins aux animaux de selle et d’attelage.

Pour faire simple, en étant expert en attelage et en se pressant un peu, il faut environ une demi-heure pour atteler deux chevaux. Ce ne sont pas des poupées, mais des animaux avec leur humeur et leurs envies, qui ne vont pas forcément faire exactement ce que l’atteleur espère de leur part. Pareillement seller un cheval et remettre sur son dos l’équipement de voyage prends une bonne vingtaine de minutes. On peut faire cela bien plus vite, mais au risque d’un accident en cours de route ou, pire, de blesser l’animal parce que la sellerie est mal ajustée. Et bien sûr, une monture, il faut la nourrir, lui donner à boire, la brosser et éventuellement vérifier l’état de ses plaies et bosses, ce qui est un travail minutieux si on veut faire du chemin avec.

Ce travail prend, sur une journée de voyage, une moyenne de deux à trois heures dans la journée. Un expert du métier pourra gagner du temps par son aisance professionnelle, mais cette durée est différemment compressible. Un palefrenier ou un bon soigneur saura surtout réparer et régler les problèmes inhérents aux blessures de voyage et aux accidents de route. A noter que ces soins et préparatifs ne s’improvisent pas. Un personnage sans talent en Equitation ou Attelages ne pourra assurer ces préparatifs, ignorant comment on s’y prend, avec les conséquences que l’on peut imaginer sur son voyage, qui va s’avérer compliqué.

Prix moyen de nourrissage des montures lossyannes

Les prix sont ici indicatifs, et donné par ration complète et par jour. Comme détaillé plus haut, il est aussi possible de nourrir ces animaux en les laissant pâturer, brouter, ou encore en allant chasser pour eux ou avec eux :

  • Cheval: 5 andris de bronze
  • Griffon: 7 andris de bronze
  • Aramios & Ghia-tonnerre: 1 andri d’argent
  • Dragen: 1,5 Andri d’argent
  • Longila: 5 andris d’argent

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